ARTILLERIE, subst. fém.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Ca 1307 « ensemble des engins de guerre, arbalètes, lances, etc. » (
G. Guiart,
Royaux lignages, éd. Buchon, II, 11245 ds T.-L. :
Artillerie est le charroi Qui par duc, par conte ou par roi Ou par aucun seigneur de terre Est charchie de quarriaus en guerre, D'arbalestes, de dars, de lances Et de targes d'unes semblances);
xves. « matériel de guerre comprenant les canons, les mortiers, les bombes, etc. » (
Ph. de Commynes,
Mémoires ds
Bartsch Chrestomathie de l'a. fr., 99, 70 : Poncet de Rivieres devant ledict Pont de Charanton, et monsr. du Lau et d'autres par devers le Boys de Vincennes, jusques a nostre
artillerye et tüerent ung canonier); d'où fig.
a) fin
xves. « inventions subtiles » (
Pronostication d'Habenragel ds
Anc. poés. fr. éd. Montaiglon, t. 6, p. 36);
b) 1585 « vivres » (
N. du Fail,
Contes d'Eutrapel, 8, [I, 144] ds
Hug.);
2. 1692 « troupes employées au service de l'artillerie » (
Ordonnance de Louis XIV, fév. 1692 ds
Jal1: ... six capitaines, qui seront nommés Capitaines de galiotes et d'
Artillerie, de neuf lieutenants, neuf sous-lieutenants et neuf aides d'
Artillerie);
cf. Ac. 1694.
Dér. du rad. de
artillier « équiper, pourvoir d'engins », début
xiiies. (
Chev. au Barizel, 5, Méon,
Rec. I ds
Gdf.), lui-même altération de l'a. fr.
atillier « arranger, ajuster » sous l'influence de
art* (
Thomas,
Essais de philol. fr., 1897, pp. 243-244);
atiller (attesté dès 1665-70 au sens de « se parer »,
Chr. de Troyes,
Erec et Enide, éd. W. Foerster, 360 ds T.-L., et en partic. « revêtir les diverses parties de l'armure »,
ca 1200,
Perceval, ms. Montp. H 249, f
o224
ads
Gdf.) est issu du lat. *
aptĭculare, dér. de
aptare « rendre capable » (
REW3, O. Bloch ds
R. Lang. rom., t. 11, pp. 314-316) de la même manière que
appareiller* < lat.
apparĭculare (apparare); l'
-i- de
atiller au lieu de
-ei- attendu est dû soit à
-ĭculare devenu
-īculare (
Fouché, p. 198) soit à l'influence du verbe a.fr.
atirier (
xiies. ds T.-L.) « arranger, disposer » (< a.fr.
tire « rangée, série », a.b.frq. *
têri « état de ce qui est en ordre »). Cette explication écarte l'objection d'ordre phonét. formulée par
EWFS2contre l'étymon *
apticulare; suff.
-erie*.