ARQUEBUSE, subst. fém. ÉTYMOL. ET HIST.
I.− 1452 a. fribourgeois hakenbuchs masc. « arme à feu que l'on faisait partir à l'aide d'une mèche ou d'un rouet se bandant avec une clé » ( Missival, la, 350, Arch. Fribourg ds Pat. Suisse rom. I, s.v. arquebuse : Dues hakenbuchsen peisent i quintal) − 1579 id. hagkenbuchs masc. ( Büchi, Freiburger Akten zur Geschichte der Burgunderkriege [1474-81], Freiburger Geschichtsblätter, 16, 1, 141 ds Tappolet, II, p. 73).
II.− A. 1. 1475 hacquebusie ( La Fons, Artillerie de Lille, 27 ds Barb. Misc., t. 8, n o1); 1475 haquebusche ( Id., ibid.); 1478 haquebusse ( Id., ibid.); 2. 1478 harquebuche ( Garnier, Artillerie de Dijon, 34 ibid.); 1478 arquebuche (Compt de l'artillerie, A. mun. Dijon, II, aff. milit. ds Gdf. Compl.); B. 1. a) 1475 haquebuse ( Lettre du Comte de Chimay, in G. Chastellain,
Œuvr., éd. Kervyn, VIII, 266 ds Barb. loc. cit.); b) 1475 arquebuse ( La Fons, Artillerie de Lille, 27, Gay t. 1, p. 73, ibid. : Au meme, pour une arquebuse de fer, 4 1. 16 s.); Trév. 1771 note : ,,On ne s'en sert plus aujourd'hui``; 2. a) 1470 hacquebute ( Wavrin, Anch. Cron. d'Anglet., I, 314, Soc. de l'Hist. de Fr. ds Gdf.); cf. Du Fail, Contes d'Eutrapel, 22 éd. Courbet, II, 31-32 ds Hug. : Dedans et en la grand' fenestre sur la cheminee, trois hacquebutes [c'est pitié, il faut à ceste heure dire harquebuses]; b) 1521 harquebute ( Négoc. France-Autriche, II, 506 ds Barb. loc. cit.) − xvies. ds Hug.; 3. 1481 haquebouthe ( L. de La Trémoille, Arch. d'un serviteur de Louis XI, 131, ibid.), attest. isolée; C. 1. a) 1530 hacquebuz ( Jean de Serre, Venue de la royne Alienor, Poés. fr. des xveet xvies., XI, 247 ds Gdf.), attest. isolée; b) 1552 harquebuz ( Négoc. du Levant, II, 227 ds Barb. loc. cit.); seulement au xvies., Hug.; 2. a) 1527 hacquebouze (Le Loyal Serviteur, Hist. de Bayart, ch. 64 ds Hug.), seulement au xvies.; b) 1534 arquebouze ( Rabelais, Gargantua, éd. Marty-Laveaux, I, p. 136).
I (Fribourg) empr. à l'all. Hakenbüchse, de même sens, (m. h. all. Hakenbühse, Lexer30), composé de l'all. Haken « crochet » (racine indo-européenne * keg-, * kek- « cheville, crochet », Kluge20; IEW, I, 537) et Büchse « arme à feu » (lat. buxis, gr. π
υ
ξ
ι
́
ς, v. boîte). II (Flandre, Bourgogne) empr. au néerl. haakbus, Gallas (m. néerl. haecbus(se), hakebus(se), Verdam), de même orig. que l'all. A 1 est un empr. direct; A 2 a été altéré sous l'influence de arc; altération de même orig. en harque-, arque pour B 1 b, B 2 b, C 1 b, C 2 b; les finales en -buse (B 1 a et b) représentent des altérations par attraction de buse*, nom d'oiseau ( cf. faucon, émerillon, termes d'artillerie); les finales en -bute (B 2 a et b), et en boute (B 3) sont des altérations par attraction de buter* et bouter*, mots appartenant à la même sphère sémantique; v. aussi Behrens D., p. 48; Wind, p. 124; Valkh., p. 157; Gesch., p. 142. L'ital. archibugio ( xves., Lorenzo di Medici ds Batt.) est empr. − soit à l'all. ou au néerl. ( Migl.-Duro) − soit, plus prob. au m. fr. ( DEI; Devoto); il a à son tour influencé les formes fr. au xvies., d'où C dont 1 a subi l'infl. de la lang. écrite, 2 de la lang. parlée. À rapprocher de haquebuse, arquebuse, le liég. hake « grande arquebuse » ( Haust) empr. à l'all. Haken.
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