ARDOISE, subst. fém.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. a) Fin
xiies. « schiste utilisé surtout pour la couverture des toits » (
Chr. de Troyes,
Perceval, 2966 ds
Gdf. Compl. : Vers un palais covert d'
ardoise); d'où
b) fin
xiiies. « feuille découpée dans cette matière » (
Richard le beau, 2389 ds
Gdf. Compl.);
2. 1379 « morceau d'ardoise sur lequel on écrit » (
Invent. de Charl. V, ap. Laborde ds
Gdf. Compl. : Une
ardoise en un estuy de cuivre);
3. 1852 « couleur »,
supra ex. 6);
4. 1868 29 nov. « compte ouvert dans un lieu public, chez un marchand » (
A. Villemot,
Le Temps, feuilleton ds
Littré : L'aspirant était un ancien acteur... on prétendait qu'il avait une
ardoise au café voisin).
D'un lat. vulg. *
ardesia appartenant en propre au nord de la France (au sud prévaut un type *
lausa, v.
FEW t. 1, p. 132
b, 133
aet t. 5 p. 211 et
sqq.), peut-être dér. d'un gaul. *
ard(u)-« haut, élevé » que l'on trouve dans
Ardu-enna « Ardennes » (
FEW t. 1,
loc. cit.;
EWFS2;
Dottin, p. 112;
IEW, 339;
Holder), région où sont exploitées des carrières d'ardoise (
Gay;
Lar. Comm. 1930); l'étymol. proposée par
Men. 1750,
ardoise réduction de
ardenoise « pierre ardenoise », bien que peu probable du point de vue morphol., semble reposer sur une tradition qui situe l'orig. du mot dans cette région.