APÔTRE, subst. masc.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. xies. « chacun des douze disciples qui reçurent de Jésus-Christ la mission de prêcher l'Évangile; chacun des premiers disciples du Christ » (
Ep. S. Est., IX
eds
Gdf. Compl. : Saulus au non d'Adamassa la grant Pois fut
apotres); d'où 1100 « l'apôtre de Rome » le Pape, successeur de l'apôtre Saint Pierre (
Roland, éd. Bédier, 2998 : Recleimet Deu e l'
apostle de Rome); 1798 p. anal. (
Ac. :
Apôtre. On donne encore le nom d'
Apôtres, Aux enfans dont on lave les pieds le Jeudi Saint à la cérémonie de la Cène);
2. 1690 (
Fur. :
Apostre est aussi celuy qui a le premier planté la foy en quelque endroit); d'où fig.
xviies. « celui qui cherche à propager une doctrine » (
La Br[
uyère], 16 ds
DG : Quand on ne serait pendant sa vie que l'
apôtre d'un seul homme);
3. 1663 p. antiphrase
bon apôtre (
Molière,
Ét., 1559 ds
Rob. : ... ce
bon apôtre Qui veut m'en donner d'une et m'en jouer d'un autre); 1723 arg. (
Le Vice puni ou Cartouche ds
Sain. Sources Arg. t. 1, p. 329 :
Apôtres, doigts); 1847 « pieds » (
Dict. de l'arg. ou la Lang. des voleurs dévoilés, p. 220).
Empr. au lat. eccl.
apostolus gr. α
̓
π
ο
́
σ
τ
ο
λ
ο
ς; au sens 1
St Jérôme,
Gal., 1, 1, 1 ds
Blaise;
cf. gr. α
̓
π
ο
́
σ
τ
ο
λ
ο
ς N.T.,
Luc, 6, 13 ds
Bailly; au sens 2, Vulg.,
I Cor, XII, 28 (éd. Filion); sens 3 « doigt » peut-être parce que les
bons apôtres étaient unis comme les doigts d'une main; voir aussi
Sain. Sources t. 3, p. 9 et
FEW t. 25, 2, p. 20a.