ANDOUILLE, subst. fém.
Étymol. ET HIST. − 1. Ca 1178 « boyau de porc farci » (
Renart, éd. Roques, branche III
b, 4901 : Mais par mervoilleuse avanture Une grant
andoille ont trovee Lez le chemin en une aree);
2. p. anal.
ca 1178 « membre viril » (
Ibid., branche I, 2716 : Lasse, fait ele, ou est m'
andoille Qui ci ileuc vos soloit pandre?); 1721, 1
eraoût « rouleau de feuilles de tabac » (
Déclaration rendue à la suite du rétablissement du privilège de la Ferme générale ds
Brunot t. 6, 1
repartie, 491, art. 7 : Tabac fabriqué en corde,
andouille, carotte, baston, haché ou autrement fabriqué);
3. 1866 emploi fig. (
Lar. 19e:
Andouille [...] C'est une
andouille, une véritable
andouille, Quelle
andouille! se dit d'un homme sans caractère, niais imbécile).
Prob. du b. lat. *
inductilia, plur. interprété comme coll. fém. sing. de
inductile, neutre substantivé de
inductilis, pris au sens − soit de « choses prêtes à être introduites dans », dér. de
inducere au sens de « introduire, faire entrer dans »,
Diez5, IIc,
s.v. andouille; le lat.
inductilis glose l'a.h.all.
subelinc « saucisse » ds
Gloss. Lindenbrogii, xes.,
Graff t. 1, p. 409,
s.v. scubiling; l'a.h.all.
scubilinc, m.h.all.
schülebinc, dérivent du verbe
schieben (a.h.all.
scioban) « pousser »; l'a.h.all.
scubilinc « saucisse » et le lat.
inductile relèvent donc du même sémantisme ce qui constitue un argument en faveur de cette interprétation; − soit moins prob. de « que l'on peut étendre » (
Edict. imp. Diocl. ds
TLL) dér. de
inducere au sens de « étendre, enduire, appliquer », allusion étant faite alors au boyau qui entoure l'andouille; voir aussi G. Paris ds
Romania, t. 11, p. 163 et t. 19, p. 451.