ANCOLIE, subst. fém.
Étymol. ET HIST. − 1325 « fleur appelée gant de Notre-Dame, cloche, etc... » (
Comtesse Mahaut, 349, cité ap. J. Richard, Delboulle ds
R. Hist. litt. Fr., t. 2, p. 112 : Gaunir le dit dortoir, les bancs, les traversains, et les montans du dit dortoir roseter et semer d'
ancolies).
Du b. lat.
aquileia, prob.
ives. (
Pseudo Th. Priscien,
Add., p. 300, 28 ds
André Bot., p. 37), dér. soit de
aquilegus « qui rassemble l'eau », attesté dep. Tertullien (
Anim., 33 ds
TLL s.v., 374, 59 : de pistrinis et aquilegis rotis),
cf. forme
aquileius ds les
Notes tironiennes (73, 54,
ibid., 47), à cause des cavités de la fleur qui recueillent l'eau, soit de
aquila, voir
aigle, à cause de l'éperon en forme de crochet que présentent les feuilles d'ancolie (
FEW t. 25
2,
s.v. aquileia); la nasalisation de l'initiale est gén. expliquée par un rapprochement avec
mélancolie (
cf. ancolie empl. comme symbole de la mélancolie au
xves.,
L'amant rendu Cordelier, p. 563 ds
La Curne t. 1 : L'Amant, en ung oratoire, Estoit là, tendu de soye noire, Ouvré à grans fleurs d'
ancolies Puis sur lui avoit ung suaire Tout couvert de
mélancolies).