ANARCHIE, subst. fém.
Étymol. ET HIST. − 1. 1372-1374 [et non 1361] « exercice du pouvoir où les faibles alternent avec les puissants » trad. (
Oresme,
Polit., Motz estranges ds
DG :
Anarchie est quant l'on franchist aucuns serfs et met en grans offices), attest. isolée;
2. 1611 « désordre produit dans un état par l'absence de gouvernement ou la faiblesse des gouvernants » (
Cotgr. :
Anarchie. a Commonwealth without a head, or Gouernour; a confused state, wherein one is as good as another; also want of gouernment, libertie, licentiousnesse, dissolutenesse).
Empr. au gr. α
̓
ν
α
ρ
χ
ι
́
α « absence de chef, état d'un peuple sans chef » (
Hérodote, 9, 23 ds
Bailly), « (en mauvaise part) manque d'autorité ou de chef » (
Sophocle,
Ant., 672,
ibid.), rendu par le lat.
anarchia dans les trad. médiév.;
cf. avec 1 :
Albert Le Grand,
Pol., 6, 4
eds
Mittellat. W. s.v., 616, 8 : est anarchia circularis principatus, dicta ab α
̓
ν
α
́, quod est circum et α
̓
ρ
χ
η
́, quod est principatus,
ibid., 6, 4
f: « anarchia servorum » id est circularis dominatio, qua servi sibi invicem dominantur et principantur; ce sens est donc issu d'une fausse étymol. α
̓
ν- (+ voyelle) préf. privatif, ayant été confondu avec la prép. α
̓
ν
α
́ dans son emploi distributif; 2 av. 1158
Anselmus, episc. Havelbergensis,
Dial., 2, 1,
ibid., 616, 13 : sapientissimi Graecorum ... vitaverunt dicere... α
̓
ν
α
ρ
χ
ι
́
α
ν, quae est « sine principio ».