AMITIÉ, subst. fém.
Étymol. ET HIST. − A.− Mil.
xies.
amistet « affection entre deux personnes en dehors des liens du sang ou de l'attrait des sexes » (
Alexis, str. 33
cds
Gdf. Compl. : Por
amistet ne d'ami ne d'amie); dit pour
amour a) 1
remoitié
xiies.
amistet de Deu (
Charlem., 154,
ibid. : Vinc en Jerusalem pur l'
amistet de Deu);
b) 1558 « amour entre deux êtres de sexe différent » (Marguerite
d'Angouleme,
Heptam., 3
ejournée, prol.
ibid. : Il y a des dames qui en leurs
amitiez n'ont cherché nulle fin que l'honnesteté); 1590-1600
amitié paternelle (
Malherbe,
Poés., 11 ds
DG); p. ext.
1. 1680 « inclination de qqn pour qqc. » (
Rich. :
Amitié. Prendre de l'
amitié pour un mot);
2. 1690 « affinité (d'une chose pour une autre) » (
Fur. :
Amitié. Il y a de l'
amitié entre la vigne et l'ormeau);
3. 1789 « alliance entre souverains » (
Marat,
Pamphlets, supra ex. 115).
B.− 1
remoitié
xves. « marque d'amitié, salutation » (
Pèlerinage de Charlemagne, éd. Koschwitz-Thurau, 190 ds T.-L. : Charlemaignes l'en rent
amistez et saluz).
Du lat. *
amicitatem, acc. de *
amicitas issu du lat. class.
amicitia par changement de déclin. Lat.
amicitia attesté au sens A dep.
Plaute,
Merc., 846 ds
TLL s.v., 1892, 49 : sex sodales repperi, vitam, amicitiam, civitatem, laetitiam, ludum, iocum;
cf. avec « amour » (
Ovide,
Ars, 1, 720
ibid., 1893, 21 : intret amicitiae nomine tectus amor); à l'emploi 1 (
Augustin,
Serm., 20, 2
ibid., 1893, 33 : quamdam familiaritatem et amicitiam cum peccato); à l'emploi 2 (
Cicéron,
Lael., 24
ibid., 1894, 76 : Empedoclem vaticinatum esse ... quae in rerum natura ... constarent quaeque moverentur, ea contrahere amicitiam, dissipare discordiam); à l'emploi 3 (
César,
Gall., 1, 3, 1
ibid., 1894, 28 : Helvetios cum proximis civitatibus pacem et amicitiam confirmare). Le sens B ne semble pas attesté en latin.