AMIRAL1, AUX, subst. masc.
Étymol. ET HIST. − 1. Vers 1100 a. fr.
amiralt « émir chez les Sarrazins » (
Ch. de Rol., éd. Bédier, vers 1503 : En Val Metas li dunat uns diables, Si li tramist li
amiralz Galafes); 1200 a.fr. m.fr.
amiral (
J. Bodel,
Jeu de Saint Nicolas, éd. Jeanroy, vers 315 : Mahom saut l'
amiral del Coine, De par le roy qui sans essoigne Li mande qu'en s'aïe viegne!);
2. av. 1212
amiral « chef de flotte » (
Villehardouin,
Chron., 476 ds
Quem. t. 1 1959 : Et lors li vint une novele que Esturiens qui ere
amirals des galies Toldre d'Ascre ere entrez a X et XII galies en Boque d'Avie, el Braz sain George).
Empr. à l'ar.
amīr al-' ālī
« très grand chef » (
EWFS2,
FEW t. 19,
s.v. amīr, Brüch,
Z. rom. Philol. t. 42, pp. 226-227) et non de l'ar.
amīr-al-(bahr) « commandant de la mer » (
Dauzat 1968) ou
amīr-ar-rahl « commandant de la flotte » (
Lok. 1927), en raison du sens des premières attest. Le sens 2 est apparu d'abord à la cour normande de Sicile, et de là en France (voir
FEW, loc. cit.).