ALLEMAND, ANDE, adj. et subst.
Étymol. ET HIST. − Ca 1100 subst. et adj. masc.
aleman (
Rol., 3037 ds
Gdf. Compl. : De tels baruns qu'asez unt vassalage,
Aleman sunt); apr. 1160
Alemant (
Wace,
Rou, éd. Andresen, II, 1602 ds T.-L.,
s.v. aliance : A Henri l'
Alemant... Par brief et par message manda li reis de France, Qu'il viegne prendre od lui amur et aliance);
xiiies.
alemant « langue des Allemands » (
Du Prestre et de la dame ds
Fabliaux et contes des poétes françois des XIe, XIIe, XIIIe, XIVeet XVes., éd. Barbazan et Méon, t. 4, p. 185 : Lors commence a paller latin Et postroillaz et
alemant).
Empr. au b. lat.
alamannus, alemannus, adj. « des Alamans (confédération de peuples germ., de la branche occidentale, établis anciennement entre le Rhin, le Main et le Danube, voir
Der kleine Pauly, p. 227) » (
Ammien Marcellin, 14, 10, 6 ds
TLL s.v., 1478, 7 : resistente multitudine Alamanna);
Alamanni, Alemanni, subst. masc. plur. « les Alamans » (
Not. dign. or., 32, 36,
ibid., 1477, 83 : ala prima Alamannorum, Neia). La forme étymol.
aleman est devenue
alemant (avec un
-t de cas régime, tiré du cas sujet sing. p. anal. avec l'oppos.
granz <
grandis/grant <
grandem), puis
alemand (par substitution du suff.
-and, voir
Nyrop t. 2 1965, § 271 et t. 3 1936, § 174). Le lat. est dér. de l'a. h. all.
Alaman (
Karg-Gasterstädt,
Althochdeutsches Wörterbuch, 1968;
Weigand,
Deutsches Wörterbuch, 1909,
s.v. Alemanne).