ALCOOL, subst. masc.
Étymol. ET HIST. − [2
emoitié
xives.,
Jard. de santé, I, 145 ds
Gdf. Compl. Alcohol]
1. xvies. « poudre très fine, sorte de collyre » (
Paré, XXV, 34 ds
Gdf. Compl. : Collyre est un medicament approprié aux yeux, fait de medicamens bien subtilement pulverises, que les Arabes disent comme
alcohol);
2. a) 1612 « esprit de vin rectifié, dernier produit de la distillation du vin » (
M. Ruland,
Lexicon alchemiae ds
DG :
Alkol est purior substancia rei = sic
alkhol vini est aqua ardens rectificata); 1694 (
T. Corneille,
s.v. alkool : mot arabe connu dans la Pharmacie pour signifier un esprit de vin bien rectifié et séparé de son phlegme); 1834 sens plus gén. (
Land. :
Alcohol. Produit de la fermentation spiritueuse de la bière, du cidre ou de toute autre liqueur);
b) 1863 chim. (
Littré :
Alcool [...] Nom générique d'une classe de composés neutres formés de carbone d'hydrogène et d'oxygène dont les fonctions chimiques sont semblables à celles de l'
alcool de vin et dont les éléments sont semblablement disposés); [
Pt Rob. indique 1835, sans attest.].
1 de l'hisp.-ar.
kuḥúl (ar.
kuḥl) « poudre d'antimoine extrêmement fine servant de fard pour les yeux », par l'intermédiaire de l'esp.
alcohol, attest. au sens d'« antimoine » dès 1278 et passé en ce sens dans le lat. des alchimistes; 2 la transposition du mot
alcohol du sens d'« élément très fin et très pur » à celui d'« essence obtenue par distillation » puis à celui d'« esprit de vin » serait une création sav. de T. Paracelse, début
xvies. (
Steiger,
Arabische Miszellen, s.v. alcohol, ds
R. Lang. rom., t. 5, pp. 266-68;
Mahn,
Etymol. Untersuchungen, pp. 107-108;
Cor.,
s.v.) d'où son empr. par le fr. et l'esp. (où il est seulement attesté en 1726, au sens de « essence obtenue par sublimation et distillation », en 1786, à celui de « esprit de vin »).