ALCATRAZ(E),(ALCATRAZ, ALCATRAZE) subst. masc.
Étymol. ET HIST. − 1. 1575 « pélican d'Amérique », cité comme mot indien (
F. de Belleforest,
La Cosmographie universelle, II, col. 2105 ds
Arv. 1963, p. 45 : Ils [les Mexicains et Américains du Sud] ont encor une sorte d'oiseau de mer que les Indiens appellent
Alcatraz, qui est plus grand qu'une oye, et ayant son plumage partie gris, et partie iaune...); 1588 «
id. » mot fr., plur. (
Voy. et Conqu. du Cap. Ferdinand Courtois és Indes Occ., hist. trad. de l'esp. par Guill. le Breton, f
o51 b ds
König 1939, p. 12 : des
Alcatraces de plumage divers, qui vivent de poisson);
2. 1610 « albatros » (
Hist. de la navigation de Iean Hugues de Linscot Hollandois... nouuellement traduict en François, p. 224 ds
Arv. 1963, p. 47 : Le 20. nous nous trouuasmes en la hauteur du 36. degre, et vismes de rechef l'eau verde, et quelque nombre d'oiseaux appellez
Alcatrases [en ital. ds le texte], et beaucoup de Loups de mer, certains indices de la Coste d'Afrique).
1 est empr. à l'esp.
alcatraz « sorte de pélican » (les deux plus anc. attest. fr. sont en effet tirées de trad. d'ouvrages esp.), attesté dep. 1386 (
Ayala,
Libro de la caza de las aves, Bibl. venat., p. 152, d'apr.
Al. 1958,
s.v.), lui-même empr. à l'ar.
al gattās « sorte d'aigle de mer », l'ancienneté du mot esp. excluant une orig. amér.; 2 est empr. au port.
alcatraz « albatros » (voir
Le Grand Routier de mer de Jean Hugues de Linschot Hollandois... nouvellement trad. en François, 1619, p. 4 ds
Arv. 1963, p. 47 : On y void [au Cap de Bonne-Espérance] aussi quelques autres Oiseaux gris que les Portugais appellent
Alcatrases), attesté dep. 1526 (
G. Vicente,
Almocreves ds
Obras, f
o229 b ds
Mach. t. 1 1967,
s.v. : E pior o Adayam que canta como alcatraz), et empr. lui-même, avec chang. sém., à l'espagnol.