AGIO2, AGIAU, subst. masc.
Étymol. ET HIST.
I.− 2
emoitié
xiiies.
agiez, masc. plur. « ornements de toilette, colifichets » (
J. de Meung,
Testament, ms. Corsini, f
o160 b ds
Gdf. : Pour Dieu de trop mirer leur
agiez [des femmes] [nous gardons] Qui plus poingnent et percent que ne font hericons);
id. agiés, masc. plur. « ornements » (
Villard de Honnecourt,
Album, pl. 2, éd. Lassus
ibid. : Ci poés vos trover les
agiés des douze apostres assis); 1562
agios, masc. plur. (graphie constante au
xvies.) « menus objets; (iron.) reliques » (
Calvin,
Serm. sur le Deuteronome, 46, éd. Baum et Cunitz, XXVI, 441 ds
Hug. : Ils ont pensé qu'en prononçant ces mots, ils faisoyent une conjuration, que cela estoit comme sont ces Agnus Dei en la Papauté, et ces autres
agios qu'ils pendent à leur col), qualifié de
vieux lang. par
Ac. Compl. 1842
II.− xves.
agios, masc. plur. « manière cérémonieuse d'agir, de parler » (
A. Greban,
Mist. de la Passion, 3842 ds
Gdf. Compl. : Sus, frappez ens ligierement, Faut il faire tant d'
agios?);
agios, masc. plur. « (cont. relig.) cérémonies, pratiques extérieures du culte » (
Calvin,
loc. cit., 22, éd. citée, XXVI, 143 ds
Hug. : Au lieu que les Papistes regardent les parois de leurs temples, et puis qu'ils extravaguent apres toutes leurs folles ceremonies, et apres tant d'
agios qu'ils font);
cf. av. 1598
hagios (Ph.
de Marnix,
Differ. de la relig., II,
iv, 5
ibid. : toutes nos messes, sacrifices et sacrificules, tous nos
hagios, kyrieeleison, nos belles mines, grimasses, moues, morgues et chimagrées); graphie
agiaux, Cotgr. 1611.
I a. fr.
agiés, masc. plur. « ornements », sing.
agiot (non attesté) prob. du lat.
adjectum littéralement « ce qui est ajouté »; II
agios, masc. plur., sans doute d'abord, terme relig. au sens de « pratiques extérieures du culte » d'où p. anal. « manière cérémonieuse d'agir », prob. du gr. α
̀
γ
ι
ο
ς « saint », d'apr. les invocations [Agios o Theos, Agios ischyros, Agios athánatos eléison imas] des antiennes appelées « Impropères » chantées, dans le cadre de la liturgie catholique romaine, le Vendredi saint pendant la cérémonie de l'Adoration de la Croix, et accompagnées de signes extérieurs d'adoration (vestige de la liturgie de l'adoration de la vraie Croix célébrée en gr. à Jérusalem au
ives.); cette hyp. est rejetée par
EWFS2, qui rattache II à I. Par la suite, contamination réciproque de la forme I
agiés « ornements » et de II
agios puis
agiaux « cérémonie » (
cf. supra agios « menus objets, colifichets » dep. Calvin, et autres ex. ds
Hug.) avec une influence paron. possible, pour le second, du verbe
agiter, agios « cérémonies » prenant aussi le sens péj. de « gesticulations ».