AGENT, subst. masc.
Étymol. ET HIST.
I.− 1. a) 1337
agent a +
inf., adj., cont. jur. « (d'une pers.) qui agit pour » (
Reg. criminel de saint-Martin des champs, 491 ds
Quem. t. 1 1959 : Ils avoient esté a lui narrer aidans,
agens et consentans);
b) 1370 philos. « qui est une force agissante, un principe d'action » (
Oresme,
Eth., 168 ds
Gdf. Compl. : Et celui qui feroit injuste a se meisme, il seroit
agent ou faisant et pacient tout ensemble), emploi adj. encore ds
Fur. 1690 comme terme phys.;
2. 1680 subst. philos. (
Rich. t. 1 :
Agent [...] signifie qui agit et produit quelque effet [...] Les philosophes parlent de l'
agent et du patient).
II.− 1332 « celui qui est chargé des affaires de qqn » (Arch. nat., KK, 3a, fol. 149 r
ods
Gdf. Compl. : Par l'
agent de Madame), attest. isolée; 1578 « chargé de mission » (
H. Estienne,
Deux dialogues du nouveau langage françois italianizé, I, 285 ds
DG : Les
agents du roi. Il y a aussi un autre mot, nouvellement venu d'Italie, touchant celuy auquel on ne veut faire qu'à demi l'honneur d'ambassadeur, car on l'appelle «
agent »).
I empr. au lat.
agentem, acc. de
agens, part. prés. de
agere, subst. en b. lat.
agens in rebus dep.
ives., au sens de « commissaire impérial » jur., ds
TLL s.v. ago, 1388, 27 et
sq. (d'où l'hapax de 1332 et l'ital. au sens II) devenu philos. en lat. médiév. :
Albert Le Grand,
Summ. Theol., II, 13, 77, 3 ds
Mittellat. W. s.v., 402, 5 : agens enim est intellectus agens, patiens intellectus possibilis, generatum autem intellectus speculativus. II empr. à l'ital.
agente «
id. », attesté comme subst. dep. la fin du
xvies. (1598-1603, Firenzuola Agnola : Traduzione dell'Asino d'Apulejo ds
Tomm.-Bell. 1929 : Arendo io assoltato un certo agente dello imperadore).