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ADRESSE1, subst. fém.

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Histoire :
I. A. « destination » (dans des locutions figées). Attesté depuis av. 1342 [dans la locution verbale prendre son adresse (+ indication de lieu) « se mettre en chemin (vers) »] (GuillMachBehW, page 137, vers 1524 = GuillMachBehH, page 115, vers 1524 = DMF0 : Si que tantost pris parmi l'erbe drue Mon adresse ay, Et mon chemin droit vers li adreçai). Cf. Di Stefano, Locutions s.v. - 
I. B. « indication du domicile d'une personne ». Attesté depuis 1601 (Lucinge, Occurrences, page 73, in Frantext : Que cette lettre nous estoit venue sans marque expresse et particulière, que ce commandement estoit invalide, puisque on avoit hazardé de l'esgarer, estant ainsi venue de l'air, et que cella faisoit juger qu'il n'avoit pas soin du port asseuré ne de l'adresse desdittes lettres). Première attestation lexicographique : 1662 (Duez : Addresse de lettres, ou de personnes ] recapito, indirizzo, addirizzamento). - 
II. « déclaration dans laquelle l'opinion d'un groupe de personnes est communiquée à une autorité ». Attesté depuis 1629 (Peiresc, Lettres, tome 2, page 141, in Frantext : On a enfin expedié et executé un edict de réunion de la chambre des comptes de Mompelier avec la cour des aydes, ce qui avoit autres foys esté empesché avec tant d'ardeur et en mesme temps on leur a presanté l'edict d'establissement des esleus d'Aix en tout le Languedoc qui est passé nemine discrepante. On en avoit auparavant faict l'adresse au parlement de Thoulouse où peu s'en fallut qu'il ne passast, car il ne tint qu'à une ou deux voix qui firent la plus grande opposition au reject). Ce sémantisme est préfiguré dès le moyen français par le sens « fait de s'adresser à qqn » (depuis ca 1450 [date du remaniement], PercefR, tome 2, page 907 = DMF0, dans la locution par l'adresse de qqn loc. adv. « sur les indications de qqn » : les plus anciens d'iceulx firent tant devers les jennes qu'ilz yssirent en pluiseurs lieux des forests, puis vindrent querre [« chercher »] les terres et les maisures [« fermes »] ou leurs peres et meres habiterent, et par l'adresse des anciens ilz commencerent a sarter [« défricher »] les buissons). Première attestation dans un contexte faisant référence à l'Angleterre : 1651 [décembre] (Nouvelles Ordinaires de Londres 129, in : Darier, Politique, tome 3, page 721 : Le Sr de Bourdeaux Neufville Envoié de France vers nôtre République, aiant délivré copie de ses Lettres de créance à l'Orateur du Parlement, avec cette suscription, A nos tres chers & bons amis les gens du Parlement de la République d'Angleterre ; & sur le raport dudit Orateur, la Maison aiant desapprouvé le titre ou suscription de ladite Lettre, vu l'ordre passé, il y a plusieurs années, que toutes les adresses, qui se feroient audit Parlement, seroient faites en ces mots seulement, Au Parlement de la République d'Angleterre ; il fut ordonné qu'elle lui seroit renvoiée). Première attestation lexicographique : 1690 (Furetière1 : adresse, se dit quelquefois des requestes qu'on presente. Cette phrase est fort ordinaire dans les Gazettes : On a presenté une Adresse au Roy d'Angleterre, pour dire, une requête, un memoire, un placet). - 

Origine :
Formation française : issu par évolution sémantique du substantif adresse2*. Le sens II s'est répandu particulièrement sous l'influence de l'anglais address subst. « discours (notamment adressé au roi) » (attesté depuis 1626, House of Commons Journal, volume 1, page 854, cf. Petrequin, Emprunts ; OED2). Cf. von Wartburg in FEW 3, 84b, *directiare I et Keller in FEW 18, 4b, address.


Rédaction TLF 1971 : Équipe diachronique du TLF. - Mise à jour 2005 : Gilles Petrequin ; Éva Buchi. - Relecture mise à jour 2005 : Frankwalt Möhren ; Nadine Steinfeld.