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ABORIGÈNE, adj. et subst.
Étymol. − Corresp. rom. : esp., roum. aborìgen; cat. aborìgens; ital. aborígeno, aborígine. 1. 1488 « habitant primitif de l'Italie », terme hist., trad. (La Mer des Histoires, I, 185d, éd. 1491, Vaganay ds Rom. Forsch. XXXII, p. 3 : iceulx Romains estoient aborigènes rustiques et estrangers); 2. 1570 (Aborigenes, nom des premiers habitants du Latium), terme hist., trad. (G. Hervet, Cité de Dieu 2, 174 ds Quem. : Laurentinum [ville du Latium, à XVI M. de Rome, aujourd'hui Torri di Paterno, dans la Comarque de Rome] esté une cité fort ancienne, laquelle tindrent les Aborigenes »); 3. 1582 « habitants primitifs d'un pays » (L. Guicciardin, Description du Pays-Bas, trad. de l'ital. F. de Belle-Forest 265, Vaganay ds Rom. Forsch., XXXII, p. 3 : Et pour ce sont ils nommez Aborigines ou originaires du lieu). Empr. au lat. aborīgĭnes, subst. plur., attesté comme n. ethnique des premiers habitants du Latium (dep. Caton, Hist., 7 ds TLL s.v., 125, 20; cf. Salluste, Catil., 6, 1, ibid., 22 : urbem Roman... condidere... Troiani... cumque eis Aborigenes, genus hominum agreste, sine legibus, sine imperio, liberum atque solutum), prob. déformation par étymol. pop. (ab-origine) d'un n. ethnique de peuple anc. (Ern.-Meillet), d'où 2. Au sens 3 dep. Pline, Hist., nat., 4, 120 ds TLL s.v., 125, 31 : Erythea dicta est quoniam Tyri, aborigenes earum...; cf. xiies. Vita Altmanni, episc. Pataviensis 28 ds Mittellat. W. s.v., 37, 16 : expulsis aboriginibus, pro eis habitaverunt. Un emploi du n. ethnique comme subst. mais limité à l'Italie. Formes en -gène, peut-être d'apr. lat. indigena. HIST. − Subst. relativement anc. qui entre dans la lang. à la fin du xves. comme n. ethnique limité à l'Italie, pouvant désigner plus spéc., comme terme d'hist. anc., au plur., les 1ershabitants du Latium (cf. étymol. 1 et 2). Des hyp. ont été émises sur l'orig. du peuple ainsi dénommé et par-là même sur l'orig. de son n. (cf. Trév. 1752). Dès la fin du xvies., il a un sens moins restrictif (cf. étymol. 3) qui se maintient jusqu'à nos jours (cf. sém.). Dep. le mil. du xixes., aborigène s'emploie également à la forme adj. comme épithète propre à l'orig. aux seuls animaux et plantes (cf. Besch. 1845), puis étendue aux humains. A l'époque actuelle, adj. ou subst., il semble être usité moins couramment que ses synon. indigène ou autochtone (cf. Dub.).