PHILOSOPHE, subst.
Étymol. et Hist.I. Subst. masc.
1. ca 1165
li philosophe «les Auctores dont les écrits sont la source du savoir et de l'enseignement philosophiques» (
B. de Ste-
Maure,
Troie, 9 ds T.-L.);
2. a) ca 1223
philosophe «savant qui cultive, sous leur aspect spéculatif, les sciences divines, naturelles et humaines» (
G. de Coinci,
Miracles N. D., éd. V. F. Koenig, II Mir 11, 38);
b) 1637 «celui qui s'applique à la recherche des principes et des causes» (
Descartes,
Discours de la méthode, seconde partie ds
OEuvres, éd. F. Alquié, t.1, p.583);
c) 1588 «celui qui pratique l'étude de la morale, de la logique, de la physique et de la métaphysique, en tant que disciplines de l'École et selon la tradition de celle-ci» (
Montaigne,
Essais, II, 12, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, t.1, p.508); 1690 «dans un collège, élève qui étudie la logique, la morale, la physique et la métaphysique» (
Fur.);
d) ca 1660 «celui qui s'applique à l'étude de l'homme et, particulièrement à la science des moeurs» (
Pascal,
Epict. et Mont. ds
DG);
e) 1694 «homme qui, par libertinage d'esprit, se met au-dessus des devoirs et des obligations de la vie sociale et brave les lois religieuses»
(Ac.); 3. a) xiiies. «celui qui cultive à la fois la plus haute science et la sagesse» (Trad. de la
Disciplina Clericalis de Petrus Alfonsus, éd. A. Hilka et W. Söderhjelm, B, 2862);
b) 1637 «celui qui pratique la sagesse, conforme sa vie à ses principes» (
Descartes,
Discours de la méthode, troisième partie, éd. citée, t.1, p.596);
c) 1694 «homme sage, qui mène une vie tranquille et retirée, hors de l'embarras des affaires»
(Ac.); d) 1920 subst. et adj. «(celui) qui est d'esprit calme, prend la vie du bon côté, ne se fait jamais de souci» (
Bauche);
4. xves. «alchimiste» (
Petit traité d'alchimie, éd. Méon, p.211).
II. Adj. 1535 «qui témoigne de dispositions naturelles pour les spéculations philosophiques» (
Rabelais,
Gargantua, Prol., éd. R. Calder, M. A. Screech et V. L. Saulnier, p.13); 1584 «participant à la dignité d'une réunion de philosophes» (
Mém. de la Sté de l'histoire de Paris, t.2, p.383); 1655 «qui pratique la philosophie, est formé par elle» (
Racine ds
Livet Molière, p.273); 1663 «propre aux philosophes» (
Loret,
Muze histor., 31 mars,
ibid.). Empr. au lat.
philosophus, lui-même empr. au gr. φ
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ς «ami de la sagesse».
FEW t.8, pp.387b-389.