JUIF, JUIVE, adj. et subst.
Étymol. et Hist. 1. a) Subst. masc.
ca 980
Judeu (
Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 215); mil.
xiies.
juef (
Épître de Saint Etienne, 19 ds
Foerster-Koschwitz,, col. 169 [ms. 2
emoitié
xiies.] : tuít li
íuef);
ca 1190
Juiu (
Marie de France,
Purgatoire, éd. Th. Atkinson Jenkins, 1916);
ca 1223
juif (
Gautier de Coinci,
Miracles de Notre Dame, éd. V. Fr. Koenig, t. 2, p. 95, titre, var. ms. 13
es. [I Mir. 12]);
b) subst. fém.
ca 1274
juise (
Adenet Le Roi,
Berte, éd. A. Henry, 1831,
juyve [var. ms. 1
remoitié du
xives.]);
2. adj. 1119
judeue (
Philippe de Thaon,
Comput, 1549 ds T.-L. :
judeue gent);
ca 1245
juiue (
Huon de Cambrai,
Regrets N. D., éd. A. Långfors, 44, 5 : la gent
juiue). Du lat.
Judaeus « de la tribu de Juda; juif », empr. au gr. Ι
ο
υ
δ
α
ι
̃
ο
ς
« id. », et celui-ci à l'hébr.
Yehūdī « id. », dér. de
Yehūdā
« Juda, personnage biblique, fils de Jacob et de Léa, chef d'une des douze tribus d'Israël (
Genèse, 35, 23; 49, 8); p. ext. nom de cette tribu, puis nom d'un des deux royaumes de Palestine
(cf. judéen) et du peuple qui y vivait ». L'ext. sém. « membre de la tribu de Juda → juif » est due au fait que « la plupart des Hébreux qui revinrent de la captivité [de Babylone] étaient de la tribu de Juda et occupèrent le territoire de l'ancien royaume de Juda » (
Bible, s.v. Judée, col. 1818). La forme
juif a été refaite sur le fém.
juive, juiue de l'a. fr.
juiu (H.
Suchier ds
Z. rom. Philol. t. 6, p. 438 et 439;
Meyer-L. t. 1, §§ 115 et 260;
Fouché, p. 637).