CHIEN1, CHIENNE, subst.
Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1100
chen zool. (
Roland, éd. Bédier, 30); loc.
a) 1
remoitié
xiiies.
entre chien et leu (
Hugues Piaucele,
D'Estourmi, 90 ds
Fabliaux, éd. Barbazan et Méon, t. 4, p. 455);
b) 1675, 4 déc.
bon à jeter aux chiens (Ch. de Sévigné ds
Lettres de Mmede Sévigné, éd. Monmerqué, t. 4, p. 261);
c) 1690
s'accorder comme chien et chat (
Fur.);
d) 1694
venir comme un chien dans un jeu de quilles (Ac.);
e) 1828-29 arg.
je lui garde un chien de ma chienne (
F. Vidocq,
Mémoires de Vidocq, t. 3, p. 150);
f) 1874 arg. des journalistes
faire les chiens perdus, noyés (
E. Boutmy,
Les Typographes parisiens, p. 37); 1881
les chiens écrasés (
L. Rigaud,
Dict. de l'arg. mod., p. 94);
2. 1195-1200 péj. emploi adj. (
Renart, 28563 ds T.-L. : Ja ne seré ore si
chiens); 1223
id. subst. en parlant d'un homme (
G. de Coincy,
Mir. de Notre Dame, éd. F. Koenig, II, Mir. 12, 62); 1552
de chien expr. méprisante (
Rabelais, IV, 64 ds
Hug.); 1690
une vie de chien (
Fur.); 1834 « personne âpre, dure en affaires » (
Balzac,
Eugénie Grandet, p. 233 : son oncle était un vieux
chien qui lui avait filouté ses bijoux);
3. p. allus. au rôle de gardien et de surveillant, exercé par le chien 1768 arg. des lycées
chien de cour « surveillant » (collège du Plessis, Paris ds
Esn.);
ca 1840
chien du commissaire « agent de commissariat qui invite les commerçants à balayer devant leur boutique » (
Esn.); 1858
chien de régiment (
Larch., p. 450); 1881
chien du quartier « adjudant sous-officier » (
L. Rigaud,
loc. cit.);
4. 1866
avoir du chien « avoir de l'élégance, du brillant, de l'aplomb (d'une femme) » (
É. Villars,
Les Précieuses du jour, p. 12); 1866 «
id. (d'une langue) » (
Delvau);
5. 1838
piquer son chien « faire un somme » (
La Journée du conscrit ds
E. Titeux,
Saint-Cyr et l'École spéc. milit. en France, p. 654).
B. P. anal.
1. 1
remoitié
xiiies.
chien de mer « petit requin » (
Hugues Piaucele,
De sire Hain et de Dame Anieuse, 57 ds
Fabliaux, éd. Barbazan et Méon, t. 3, p. 582);
2. av. 1577 astron.
avant-chien (
R. Belleau,
Petites Inventions, Election de sa demeure [I, 81] ds
Hug.,
s.v. avant-chien); 1690
grand chien (
Fur.);
3. av. 1630 « pièce coudée d'une arme à feu qui vient frapper l'amorce pour l'enflammer » (
D'Aub.,
Vie, XLI ds
Littré); d'où 1866
dormir en chien de fusil (
Delvau, p. 118);
4. 1704 diverses acceptions techn.
(Trév.). Du lat. class.
canis aux sens propre et fig. et comme terme péj. appliqué à une pers.; (
TLL s.v., 258, 21
sqq.); B 1
canis marinus; B 2,
Canis désignant la Canicule.