AUDIENCE, subst. fém.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Ca 1165-70
en audience « à haute voix de manière à être entendu » (
B. de Ste Maure,
Troie, 26964, Joly ds
Gdf. :
En audience et en apert Les menace sans porloingnier) − 1711 (
Saint-Simon,
Mémoires ds
Dict. hist. Ac. fr., t. 4, p. 419 b);
2. a) 1309
audiance « attention donnée à la parole » (
Joinville,
St Louis, ibid., p. 420 a : Il requist a l'abé qu'il eust ung peu d'
audiance et congié de parler); d'où
b) 1360-1400 « action d'être écouté, d'avoir du crédit » (
J. Froissart,
Chron., II, 240,
ibid. : Si leur recorda toute l'ordonnance, de ceux de Gand, ... et comment Pietre du Bois n'y avoit ni voix ni
audience);
3. 1275-80 « entretien, temps employé à écouter qqn » (
J. de Meung,
Rose, éd.
F. Lecoy, 10333 :
audïence li doné); d'où
4. a) 1452 dr. « tribunal, salle d'audience » (
Hommages, A.N., f
o163 ds
Gdf. Compl.);
b) 1541, 23 mai dr. « séance de tribunal » (ap. Mantellier, II, 18,
ibid. : Lesquelz marchans ont esté appelez et audienciez par ledit Faulchery au palais royal d'Angiers, et en ladicte
audience se sont trouvez et comparus);
c) 1715-35 spéc. hist. esp. « administration résidant dans les provinces espagnoles, les provinces elles-mêmes » (
Le Sage,
Gil Blas, XI, 13 ds
Dict. hist. Ac. fr., t. 4, p. 422 a);
5. 1548-85 « assemblée de ceux qui écoutent, assistent » (
Noel du Fail,
Contes d'Eutrapel, Paris, 1874, éd. Assezat, t. 2, p. 108 : ... cest adverbe fait retentir et bien enfler une
Audience).
Empr. au lat.
audientia au sens 2 (
Plaute,
Poen, 11 ds
TLL s.v., 1260, 28); (
St Augustin,
Unic. bapt., 16, 28 ds
Blaise); au sens 5 (
Salvien,
Epist. 4, 26,
ibid.).