ANAGOGIE, subst. fém. Étymol. ET HIST. − [1495 anagoge ( Jeh. de Vignay, Mir. hist., XXVII, 85, éd. 1531 ds R. Hist. litt. Fr., t. 2, p. 112)]; 1. 1560 théol. « recherche du sens mystique des textes sacrés » ( Viret, Cuisine papale, 23, Fick, ibid. : S'ensuit que par anagogie Ils font un merveilleux devoir Pour la grace du pape avoir Par leurs prédications); 2. 1771 id. ( Trév. : Anagogie. Élévation de l'esprit aux choses célestes et éternelles); 3. 1752 antiq. ( Trév. : Anagogies. Fêtes qui se célébroient par les habitans d'Erix [...] en Sicile, en l'honneur de Venus).
Empr. au lat. médiév. anagogia, au sens 1, Albert Le Grand, Summ. théol. I, 1, 5, 4, p. 27 a. 9 ds Mittellat. W s.v., 609, 54 : quatuor sunt sensus sacrae scripturae : ... anagogia, in qua de summis et coelestibus traditur, per quae ad superna ducimur; sens 2, Id., Is. 33, 21, p. 362, 96, ibid., 609, 64 : allegoria fidei astruit sinceritatem, analogia desideratam ... beatitudinem. Le lat. médiév. anagogia, p. anal. avec les termes d'exégèse allegoria, tropologia, a remplacé le lat.-chrét. anagoge, attesté au sens 1, St. Jérôme, Epist., 120, 8 ds TLL s.v., 15, 35 : in Ies. 1, 1, 3, bos iuxta anagogen refertur ad Israel, lui-même empr. au gr. chrét. α
̓
ν
α
γ
ω
γ
η
́ « action d'élever l'âme », Synésius, ( ive- ves.), 50 c ds Bailly, d'où « sens des choses (spirituel) », Grég. de Nazianze ( ives.), 2, 412, ibid.; le sens 3 représente le plur. neutre gr. (pris pour un fém.) τ
α
̀
α
̓
ν
α
γ
ω
́
γ
ι
α (ι
̔
ε
ρ
α
́) « sacrifice pour obtenir une heureuse traversée » de α
̓
ν
α
γ
ω
́
γ
ι
ο
ς, adj. « qui gagne le large », Elien ( iiies.) V. H., 1, 15 ds Bailly.
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