ÉTRIQUER, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. a) Av. 1755
étriqué « qui n'a pas l'ampleur suffisante (d'un vêtement) » (
Saint-Simon,
Mémoires, éd. G. Truc, t. 2, p. 782);
b) 1826
étriquer un habit (
Mozin-Biber);
2. 1760 « raccourcir (un acte, dans une pièce de théâtre) » (
Voltaire,
Lettre à d'Argental, 28 oct. ds
Littré);
3. 1831 « amincir (une pièce de bois) pour l'adapter à une autre » (
Will.). Prob. issu d'un plus anc.
étriquer « allonger, étendre » (un objet s'amincissant lorsqu'on l'étend), empr. au m. néerl.
striken « s'étendre » (
Verdam) : 1604 [éd.]
estriquer ses pieds « appuyer ses pieds contre quelque chose en s'allongeant en arrière pour pouvoir tirer avec plus de force » (
Gauchet,
Plaisir des champs, p. 234 ds
Gdf.; v. aussi
Tilander,
Glanures lexicogr., p. 99); 1625-55 en norm.
étriquer « lancer; allonger »,
s'étriquer « s'élancer, s'étendre » (
D. Ferrand,
La Muse normande ds
Héron).
Étriquer « allonger, étendre » appartient prob. à la même famille que le plus anc.
estrikier « caresser » (
xiiies. ds T.-L.), « aplaigner (le drap) » (1275 ds
De Poerck).