ÉCHEC2, subst. masc.
Étymol. et Hist. A. Plur.
1. ca 1100 « jeu » (
Roland, éd. J. Bédier, 112 : As tables juent [...] E as
eschecs);
2. 1174-80 « pièces du jeu » (
Chr. de Troyes,
Perceval, éd. W. Roach, 5896 : Lors versa les
eschés a terre).
B. Sing.
1. ca 1170
eschec « situation du roi ou de la reine menacés de prise » (
Floire et Blancheflor, éd. M. M. Pelan, 2011);
2. ca 1223 fig. « embarras, obstacle; insuccès » (
G. de Coinci,
Miracles de Notre-Dame, éd. V. F. Kœnig, 1
Mir 10, 1505). Altération de
eschac (
cf. plur.
eschas ca 1165,
Chr. de Troyes,
G. d'Angleterre, éd. W. Foerster, 2461 ds T.-L. et le lat. médiév.
scacus « pièce du jeu d'échec »
xies. ds
Nierm.) désignant à l'origine l'interjection d'un des joueurs avertissant son partenaire que son roi est menacé. Empr. au persan
šāh « roi », par l'intermédiaire de l'ar. (
FEW t. 19, pp. 166-170). Le
c final de
échec est peut-être dû à un croisement de ce mot avec l'a. fr.
eschec « butin » (
ca 1100,
Roland, éd. J. Bédier, 99) issu de l'a. b. frq. *
skāk (
FEW t. 17, p. 75).