ÉCAILLE, subst. fém.
Étymol. et Hist. A. 1. a) Ca 1200
escailhes de dragon (
Dialogues Grégoire, 251, 15 ds T.-L.);
ca 1256
poissons a escailles (
A. de Sienne,
Régime du corps, 77, 23,
ibid.);
b) 1762 bot. « lame en forme d'écaille de poisson enveloppant certains organes de végétaux »
(Ac., s.v. écaillé); 2. a) 1230 « armure » (
Gaydon, 183 ds T.-L.) − 1606,
Nicot;
b) 1606 « chacune des lamelles de métal recouvrant certaines armures »
(ibid.); 3. ca 1270 « lamelle de peau se détachant dans certaines maladies cutanées » (
Huon de Cambrai,
St Quentin, éd. A. Långfors et W. Söderhjelm, 1271), attest. isolée; de nouveau 1530 (
Lefèvre d'Etaples,
Bible, Job ds
Gdf. Compl.);
4. 1611 « parcelle qui se détache d'une surface qui s'exfolie » (
Cotgr.);
5. 1676 « motif décoratif en forme d'écaille de poisson » (
Félibien, p. 39);
6. 1716 « poussière qui recouvre les ailes des papillons » (Réaumur ds
Brunot t. 6, 1, p. 575, note 2).
B. 1. a) 1416 « matière qu'on tire de la carapace des tortues » (
Inv. du duc de Berry ds
Gay), attest. isolée; de nouveau 1615 (
Inventaire du château de Turenne ds
Havard);
b) 1539 « carapace de tortue » (
Est.);
2. 1474 « valve de coquillage » (
Inventaire de la Comtesse de Montpensier, éd. A.-M. de Boislisle, p. 14). De l'a. b. frq. *
skalja, dont le type est répandu dans tous les parlers germ. : got.
skalja (
Feist), ags.
sciel « écaille » (
ODEE, s.v. shell), angl.
shell « coquillage », m. néerl.
schelle « écaille »; coquillage; carapace (de tortue) (
Verdam), néerl.
schil, m. b. all.
schelle « écale; coquille, coquillage; écaille » (
Lasch-Borchl.). En a. fr., la distinction des représentants de *
skalja et de *
skala (v.
écale) est difficile à établir, en raison notamment de l'ambiguïté des graphies
-ail- et
-all-.