| ÉPOUILLER, verbe trans. A.− Débarrasser (quelque chose ou quelqu'un) de ses poux ou d'autres parasites des êtres vivants. Une chatte qui épouille son petit (Ac.1932).Le logement est sévèrement épouillé (Huysmans, Là-bas,t. 1, 1891, p. 239).Elle les lavait, les décrassait, elle épouilla sans dégoût les petits Duydt (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 397). − Emploi pronom. réciproque. J'avais vu des singes, rue Cadet, s'épouiller avec plus de fraternité que des hommes (Goncourt, Journal,1856, p. 261). − Emploi pronom. réfl. Il s'était réveillé le matin sur le trottoir tandis que s'épouillait un Polonais pâle comme l'aurore (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 443). B.− Au fig. 1. Examiner (quelqu'un) minutieusement pour chercher ses fautes. Emploi pronom. Comme on aimerait les connaître, ces honnêtes gens qui ne signent pas leurs lettres, (...) faire avec eux cet examen [de conscience], s'épouiller en commun (Mauriac, Journal 1,1934, p. 34). 2. Examiner (quelque chose) avec un soin méticuleux pour supprimer des erreurs. Épouiller un texte. Les correcteurs ont deux maladies, les majuscules et les virgules, deux détails qui défigurent ou coupent le vers. Je les épouille le plus que je peux (Hugo, Corresp.,1859, p. 298). Rem. La docum. atteste épouillage, subst. masc. Action de débarrasser (quelqu'un) de ses poux. L'épouillage des nouvelles recrues. Mais le service de santé militaire allemand (...) fit pratiquer l'épouillage soigneux des contingents venus du front oriental (Ce que la Fr. a apporté à la méd., 1946, p. 21). Le service de santé maritime comporte une « station de désinfection et d'épouillage » (M. Benoist, Pettier, Transp. mar., 1961, p. 200). Prononc. et Orth. : [epuje], (j')épouille [epuj]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Fin xiies. espooler (Audigier, O. Jodogne, 144). Dér. de peoil, pou*; préf. é-*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 11. Bbg. Dub. Dér. 1962, p. 30. − Thomas (A.). Nouv. Essais 1904, p. 321. |