| ÉPINE-VINETTE, subst. fém. A.− BOT. Arbuste buissonnant épineux, aux feuilles dentées en scie, aux fleurs jaunes, aux fruits rouges, charnus, allongés et acides groupés en grappes pendantes. Les grappes roses d'« épine-vinette » qu'elle portait à sa bouche et qu'elle ramassait dans son tablier (Lamart., Confid.,1849, p. 386).L'épine-vinette fournit un excellent exemple de feuilles transformées en épines (Plantefol, Bot. et biol. végét.,t. 1, 1931, p. 168): La mousse, d'un pinceau lent et minutieux, a peint en jaune vif, en gris sur gris, en toute sorte de verts, les plus gros des quartiers de rocs; ils nourrissent dans leurs fissures plusieurs espèces de plantes et de buissons, airelles, myrtilles, épine-vinette, aux feuilles dures, aux fruits ligneux, qui tintent dans le vent doucement comme des clochettes.
Ramuz, Derborence,1934, p. 258. − P. compar. Un roitelet, touffu, Tassé sur la branche, répète Son cri aigrelet, vif, pointu Comme un grain d'épine-vinette (Noailles, Forces étern.,1920, p. 131).Couleur de ciel l'oiseau portait la tête; Ses yeux pareils aux épines-vinettes; Couleur de flamme il redressait la crête (Jammes, De tout temps,1935, p. 208). − P. méton. Fruit de l'épine-vinette. Sirop, confiture, dragée d'épine-vinette (Ac.1835-1932). B.− PÊCHE. [P. anal. de forme et de couleur avec le fruit de l'épine-vinette] ,,Chrysalide de l'asticot (...) utilisée comme esche dans les rivières du midi de la France`` (Pollet 1970). Rem. Attesté dans Ac. Compl. 1842, Besch. 1845. Lar. 19e-Lar. encyclop. Prononc. et Orth. : [epinvinεt]. Ds Ac. 1694-1932. Au plur. des épines-vinettes. ,,Vinette, dans le groupe épine-vinette, a une valeur d'adjectif. Ces deux éléments variables : nom + adjectif prennent donc régulièrement la forme du pluriel`` (Dupré 1972, p. 864). Étymol. et Hist. xves. espinete vinete (Grant Herbier, éd. G. Camus, p. 42, note 3); 1536 espine vinette (Ch. Estienne, De re hortensi libellus, Paris, p. 20 ds R. Ling. rom. t. 36, p. 232). Composé de épinette*, épine* et de l'a. fr. vinette « épine-vinette » (ca 1275-80, J. de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 8183 : vinetes), dér. de vin* (v. FEW t. 14, p. 479b). Fréq. abs. littér. : 13. Bbg. Arveiller (R.). R. Ling. rom. 1972, t. 36, p. 232. |