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ÉLÉPHANTIASIS, subst. fém.
A.− PATHOL. Affection de la peau, siégeant principalement dans les jambes et les parties génitales, caractérisée par un épaississement du derme comparable à une peau d'éléphant et une augmentation considérable du volume de la partie atteinte. De vieilles femmes lépreuses (...) de vieux squelettes à moitié morts, les jambes gonflées d'éléphantiasis, avec de grosses mouches grasses et des vers pompant leurs plaies sur le vif (Loti, Spahi,1881, p. 251).Manson a rencontré onze larves dans le tissu sous-péritonéal d'un Chinois atteint d'éléphantiasis du scrotum (Brumpt, Parasitol.,1910, p. 255).Lèpre, béri-béri, maladies de misère, abcès, gale, herpès, éléphantiasis, surtout des parties génitales, voilà les dons de la forêt (Morand, Paris-Tombouctou,1929, p. 224).
P. méton. Sarah, qui n'est plus une femme, mais une éléphantiasis (Goncourt, Journal,1859, p. 662).
P. anal. [En parlant d'une grosseur. d'une déformation volumineuse anormale] Les arbres gigantesques, aux troncs dont la base semble atteinte d'éléphantiasis (Gide, Voy. Congo,1927, p. 763).
Au fig. L'éléphantiasis morale de Gautier (Goncourt, Journal,1861, p. 946).
B.− ART VÉTÉR., rare. ,,Maladie provoquant un épaississement tel de la peau et de certaines muqueuses qu'elle fait donner à un membre ou à un organe l'apparence de celui d'un éléphant. On le rencontre à la suite d'une lymphangite chronique des membres postérieurs chez le cheval et, chez le chien, consécutivement à l'eczéma chronique`` (Garcin, Guide vétér., 1944, p. 31).
Rem. Certains dict. (Lar. 19eSuppl., Lar. 20e, Lar. encyclop., Quillet 1965, Lar. Lang. fr.) enregistrent éléphantiasis comme subst. masc.
Prononc. et Orth. : [elefɑ ̃tjazis]. Voyelle de syll. finale longue ds Barbeau-Rodhe 1930, demi-longue ds Passy 1914. ,,Le t conserve sa valeur quand il est suivi d'i + voyelle et qu'il est précédé de s, x (question, mixtion, combustion, dynastie, − châtier, ancien chastier, etc.); dans les mots en -tié, -tier (moitié, bonnetier, Poitiers, sauf les deux verbes balbutier et initier où t = s); dans la conjugaison (nous portions); dans centiare, éléphantiasis, galimatias, chrétien, sotie, Pétion, Claretie, etc.`` (Rouss.-Lacl. 1927, p. 161). ,,On se rappelle la réponse de Nodier à Dupaty, qui prétendait qu'entre deux i le t avait toujours le son de l's : « La règle est sans exceptions, » répondait-il à Nodier. Et Nodier de répliquer, du tac au tac : « Mon cher confrère, prenez picié de mon ignorance, et faites-moi l'amicié de me répéter seulement la moicié de ce que vous venez de dire. »`` (Mart. Comment prononce 1913, p. 338). Ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1538 (J. Canappe, 14eLivre de la méthode thérapeutique de Galien ds Fr. mod. t. XVIII, p. 271). Empr. au lat.elephantiasis, du gr. ε ̓ λ ε φ α ν τ ι ́ α σ ι ς « sorte de lèpre ». Fréq. abs. littér. : 21. Bbg. Arveiller (R.). R. Ling. rom. 1972, t. 36, p. 230. − Quem. Fichier.