| ÉLECTORAT, subst. masc. [Correspond à élection A] A.− Vieux 1. Droit reconnu à des Princes de l'Empire germanique de procéder à l'élection de l'Empereur d'Allemagne. L'électorat était, dans l'Empire, la plus haute dignité après celle de l'Empereur et du roi des Romains (Ac.1798-1878). 2. P. méton. Territoire relevant de l'autorité d'un Prince électeur. Électorat de Hanovre. Pendant huit cents ans, Mayence a été la capitale du premier des électorats germaniques (Hugo, Rhin,1842, p. 459). B.− Usuel, domaine pol. 1. Droit de participer à une élection politique à titre d'électeur. Régime d'électorat. Une loi interdisant aux Juifs l'électorat et les fonctions civiles et militaires (Clemenceau, Iniquité,1899, p. 255).La privation de l'électorat pendant cinq ans (Vedel, Dr. constit.,1949, p. 337). 2. P. méton. a) Corps des citoyens jouissant du droit de vote. Alors que celle-ci [l'Autriche] désirait annexer l'électorat (Lefebvre, Révol. fr.,1963, p. 95). b) Fraction de ce corps d'une certaine origine ou votant pour le(s) candidat(s) d'un parti politique. [Les différences] entre les électorats de droite et de gauche avant la guerre de 1914 (Traité sociol.,1968, p. 61): Les conservateurs obtenaient cinquante voix de majorité sur tous les partis réunis, et plus de cent sur les libéraux seuls. Il était enfin prouvé qu'un électorat populaire pouvait, comme l'avait toujours soutenu Disraëli, être conservateur.
Maurois, La Vie de Disraëli,1927, p. 260. Prononc. et Orth. : [elεktɔ
ʀa]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. a) 1601 « juridiction d'un Électeur » (Jean Le Petit, Hist. de Hollande, II, 415 ds R. Hist. litt. Fr. t. 11, p. 497); b) 1611 « dignité d'Électeur » (Cotgr.); 2. av. 1850 « ensemble des électeurs » (Balz. ds Lar. 19e). Dér. du rad. du lat. elector; suff. -at*; cf. lat. médiév. electoratus « dignité d'un électeur impérial » (1414 ds Latham). Fréq. abs. littér. : 16. |