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ÉGRILLARD, ARDE, adj. et subst.
I.− Adjectif
A.− [En parlant d'une pers.] Qui se complaît dans des propos grivois ou licencieux. Des ouvrières généralement laides, mais égrillardes (Balzac, Illus. perdues,1843, p. 292).Égrillardes demoiselles aux regards gluants (Flaub., Champs et grèves,1848, p. 382).Bourgeois égrillards, qui disent beaucoup de polissonneries (Rolland, Beeth.,t. 2, 1937, p. 584).
B.− [En parlant d'une chose, d'un comportement ou d'un discours] Un peu trop libre, ayant une tendance à la gauloiserie. Air, sourire égrillard; histoire, chanson égrillarde; propos, yeux, sous-entendus égrillards. Une joie égrillarde emplissait les cœurs (Maupass., Contes et nouv.,t. 2, Boule de suif, 1880, p. 147).Quelques bouffonneries égrillardes (Rolland, J.-Chr.,Révolte, 1907, p. 456):
1. Peu à peu notre entretien cessa d'être militaire pour devenir égrillard et puis franchement cochon... Céline, Voyage au bout de la nuit,1932, p. 155.
II.− Subst. Personne d'humeur gaillarde, de conduite trop libre. Quelque égrillarde à moitié nue qui se penche vers leur visage (Flaub., Champs et grèves,1848, p. 342):
2. Ces égrillards iraient, d'humeur bouffonne, Pincer au lit le diable et ses suppôts. Béranger, Chansons,t. 3, 1829, p. 2.
Rem. On rencontre ds la docum. a) Un ex. de l'adj. subst. avec valeur de neutre. Le public toujours avide de l'égrillard! (Villiers de L'I.-A., Contes cruels, 1883, p. 86). b) Un ex. du subst. fém. égrillardise. Caractère égrillard. Alban était le seul auprès de qui elle pût goûter cette mousse d'égrillardise dont elle s'était grisée (Montherl., Bestiaires, 1926, p. 504).
Prononc. et Orth. : [egʀija:ʀ], fém. [-aʀd]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. I. Subst. 1. Ca 1580 esgrillard « malfaiteur, voleur » (Ph. Le Picard, Nouvelle fabrique des traits de vérité, 56 ds Delb. Mat.); 2. 1640 « personne d'une conduite libre » (Oudin Curiosités). II. Adj. 1. 1656 air égrillard (Th. Corneille, Le Geôlier de soi-même, III, 3 ds Livet Molière); 2. 1668 d'une personne (Id., Le Baron d'Albikrac, II, 9, ibid.). Prob. dér. du m. fr. griller « glisser » (cf. Gdf.), demeuré dans les patois de l'Ouest, le voleur apparaissant et disparaissant de façon inattendue; griller est lui-même issu de écriller, de même sens, sous l'influence de glisser*; v. écrille. Fréq. abs. littér. : 73. Bbg. Gall. 1955, p. 468.