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ÉCORNIFLEUR, subst. masc.
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A.− Personne qui se procure à bon compte, par ruse, en volant, en parasitant, ce qui est nécessaire à son existence. Synon. parasite, tricheur.C'est un écornifleur de profession (Ac.1835-1932).Ville de cris et de voleurs de putains et d'écornifleurs Places de vents venelles d'eau rêve de pierre ô ville éprise (Aragon, Rom. inach.,1956, p. 146):
Mais on aurait cherché vainement (...) un aussi grand écornifleur et un aussi bas coquin que Cosme de Lespoisse. A. France, Les Sept femmes de la Barbe-Bleue,1909, p. 28.
P. anal. [Chez les animaux] Outre ses habitants légitimes, la termitière héberge un nombre considérable d'écornifleurs (Maeterlinck, Vie termites,1926, p. 120).Le colibri, quasi invisible à l'œil tellement il va vite (...) le baise-fleurs comme on a surnommé cet écornifleur en Amérique latine (...) ne pèse que deux grammes (Cendrars, Lotiss. ciel,1949, p. 155).
[P. réf. au célèbre personnage créé en 1892 par J. Renard] Il se présentait comme un blasé, un écornifleur (l'adjectif lui venait d'avoir lu récemment Jules Renard) (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 312).
B.− P. ext. Personne qui profite d'une situation. Le prédécesseur [du capitaine Caillon] paisible parasite du budget, avait été, en somme, assez doux. Cet écornifleur administratif laissait aller les choses, soucieux seulement de toucher son traitement (Coppée, Le Coupable,1897, p. 154).
Rem. La docum. atteste le synon. de lang. région. (Canada) écornifleux, euse, subst. Seulement je veux pas voir là un écornifleux, pas un seul (Guèvremont, Survenant, 1945, p. 86).
Prononc. et Orth. : [ekɔ ʀniflœ:ʀ]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1537 (Macault, Trad. des Apopht. d'Erasme ds Delb. Rec. d'apr. DG); 1569 (Ronsard, Sixiesme Livre des Poemes, éd. P. Laumonier, XV, 125, 68 : Escornifleurs de tables); p. ext. 1766 « celui qui s'empare d'une chose qui n'est pas à lui » les petits écornifleurs du Parnasse (Voltaire, Lett. Damilaville, 24 sept. ds Littré). Dér. du rad. de écornifler*; suff. -eur2*. Fréq. abs. littér. : 44. Bbg. Mat. Louis-Philippe 1951, p. 293.