| ÉCLUSÉE, subst. fém. A.− Quantité d'eau qui s'écoule entre l'ouverture et la fermeture d'une écluse; p. méton. ,,opération par laquelle on manœuvre l'écluse`` (Ac. 1932). Le volume d'une éclusée; pendant une éclusée. Bientôt, l'éclusée dégorgée, elle [une péniche] serait au ras du bord (Arnoux, Paris,1939, p. 163): On admet que le volume d'eau nécessaire, pendant un temps déterminé, au passage des bateaux dans une écluse, est égal à autant de fois le volume d'une éclusée qu'il y a de bateaux traversant l'écluse pendant ce temps déterminé. En pratique, certaines éclusées servent à la fois pour un bateau montant et pour un bateau descendant...
Bourde, Les Trav. publ.,1929, p. 358. − P. anal. Un grand nombre d'entre elles [les usines] peuvent réaliser ce qu'on appelle des éclusées afin de valoriser l'énergie de nuit en énergie de jour. À défaut d'éclusées journalières, on pourra stocker les excédents du dimanche pour les restituer dans le courant de la semaine (Thaller, Houille blanche,1952, p. 23). B.− ,,Train de bois flotté construit pour passer dans les écluses`` (Forest. 1946). Rem. Attesté ds Lar. 19e-Lar. encyclop. Prononc. et Orth. : [eklyze]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1545 moudre à esclusees [nous moullons à esclusees] trad. de l'ital. macinare a raccolta fig. pop. « faire l'amour avec fougue » [ital. : noi maciniamo a raccolta Boccace, Décaméron, 8, 2 ds Batt., s.v. macinare] (Le Maçon, trad. de Boccace, Décaméron, VIII, 2 ds Hug.); 1627 « quantité d'eau contenue dans une écluse » (Sonnet de Courval d'apr. Delb. Rec. ds DG); 1715 « quantité de bois flotté qui passe pendant la durée de l'ouverture d'une écluse » (Déclar. du 22 octobre 1715, Tarif ds Littré). Dér. de écluse*; suff. -ée*. |