| ÉCHIFFE, subst. masc. ARCHIT., FORTIF. MÉDIÉV. Guérite en bois pour les sentinelles sur les remparts d'une ville. Quant à ses gens de pied et de cheval (...) ils ne se montraient qu'à l'abri des créneaux, des échiffes et des bretèches (Arnoux, Rhône,1944, p. 305).Rem. Certains dict. attestent en outre mur d'échiffre et p. ell. échiffre. Mur sur lequel s'appuient les marches d'un escalier (d'apr. Viollet 1875, Noël 1968, Vogüé-Neufville 1971). Prononc. et Orth. : [eʃif]. Ds Ac. 1762, mais s.v. échiffre [eʃi:fʀ]. Cette forme paraît, à titre de var. ds Littré, DG, Guérin 1892, Rob., Lar. 19e-Lar. Lang. fr. Elle est donnée, seule, ds Pt Rob., Pt Lar. 1968, alors que échiffe, seul, est attesté ds Gattel 1841. Étymol. et Hist. 1. Ca 1150 eschive « élément de fortification » (Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 4242), seulement au Moy. Âge, répertorié ds la lexicogr. dep. DG; 2. 1607 archit. mur d'échiffe (Les Actes de Sully, éd. F. de Mallevoüe, p. 145). Prob. dér. de l'a. fr. eschif, adj. « abrupt, d'accès difficile (d'une rive) » (1120, St Brendan, éd. E.G.R. Waters, 1514), emploi isolé; 1160-74, « hostile, mal disposé (d'une personne); farouche (d'un animal) » (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, II, 1541 − ca 1375, Modus et Ratio, éd. G. Tilander, t. 1, p. 222, 64), eschif étant lui-même dér. du verbe eschuir, eschiver, cf. esquiver. |