| ÉCALE, subst. fém. Enveloppe extérieure de la coque de certains fruits (noix, noisette, amande, etc.); p. ext. gousse des fèves, des pois, des haricots. Des gens qui se soucient d'une femme comme d'une écale qui serait vide (Huysmans, Marthe,1876, p. 116).On a voulu réserver « écaille » pour les poissons et « écale » pour les végétaux (Gourmont, Esthét. lang. fr.,1899, p. 154):Le pont était sali par des écales de noix, des bouts de cigares, des pelures de poires, ...
Flaubert, L'Éducation sentimentale,t. 1, 1869, p. 7. Rem. La docum. atteste le subst. masc. écalage. Action d'écaler (des noix). Bien que réunions de travail, écalage des noix, filage, teillage du chanvre, les veilles donnent aussi place à des jeux (Menon, Lecotte, Vill. de Fr., t. 2, 1954, p. 19). Prononc. et Orth. : [ekal]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1174-76 escale « valve de coquillage » (G. de Pont-Ste-Maxence, St Thomas, éd. E. Walberg, 5898) − 1556, Gouberville ds Poppe, p. 54; b) ca 1180 eschale « coquille d'œuf » (M. de France, Fables, 52, 23 ds T.-L.) − ca 1280, G. de Bibbesworth, éd. A. Owen, 201; de nouv. 1690 (Fur.); 2. 1361 « brou de noix » (Ord. III, 516 ds Gdf. Compl.); 1578 escalles (G. Le Fevre de La Boderie, L'Harmonie du monde, p. 798, ibid., s.v. escaille), attest. isolées; de nouveau 1690 (Fur.); 3. 1690 « gousse des pois » (ibid.). De l'a. b. frq. *skala, même mot que le germ. *skalja, v. écaille, cf. a. h. all. scala « coquillage; coupe » (Graff, t. 6, col. 474), all. Schale « id.; coquille d'œuf; gousse de pois ». En fr., c'est la forme normanno-picarde en -k- qui s'est généralisée. Le maintien de -a- s'expliquerait par une forme *scalla, issue de *skala à cause du -a- bref (EWFS2). Fréq. abs. littér. : 23. DÉR. Écaler, verbe trans.Dépouiller de l'écale; p. ext. décortiquer. Écaler des noix. Des moulins hydrauliques qui écrasaient le grain, l'écalaient (La Varende, Manants du Roi,1938, p. 208).Au fig. Il épluchait les fautes des copistes, écalait les interpolations, rétablissait le texte primitif (Huysmans, Oblat,t. 1, 1903, p. 63).− [ekale]. Ds Ac. dep. 1694. − 1resattest. 1. 1531 esqualer « écailler (des poissons) » (J. du Bois [Sylvius], Isagoge ds Gdf. Compl.) − 1616, Crespin; 2. a) 1660 escaler des noix (Oudin Fr.-Esp.); b) 1838 s'écaler d'une pièce de bois (Ac. Compl. 1842); 3. 1838 terre écalée (ibid.); de écale, dés. -er. − Fréq. abs. littér. : 2. BBG. − Sain. Sources t. 1 1972 [1925] p. 150 (s.v. écaler), t. 2 1972 [1925] p. 102. |