| ÉBATTEMENT, subst. masc. A.− Vx ou littér. Action de s'ébattre. Synon. ébat : Ainsi que dans les transports de l'amour, on souhaite plus de mains pour palper, plus de lèvres pour baiser, plus d'yeux pour voir, plus d'âme pour aimer, nous étalant dans la nature dans un ébattement plein de délire et de joies, nous regrettions que nos yeux ne pussent aller jusqu'au sein des rochers, jusqu'au fond des mers, jusqu'au bout du ciel, pour voir comment poussent les pierres, se font les flots, s'allument les étoiles...
Flaubert, Par les champs et par les grèves,1848, p. 256. − Fam. Expression de la gaîté qui se manifeste par des gestes et des paroles. Il n'y avait pas d'injures qu'elle n'adressât alors [à la Bohémienne] au grand ébattement des domestiques (Richepin, Miarka,1883, p. 84). − Au fig. Émoi, agitation. Cet adorable chérubin qui exprime toute la fraîcheur et le premier ébattement des sens (Sainte-Beuve, Caus. lundi,t. 6, 1851-62, p. 233). B.− TECHNOL., vieilli. Ébattement d'une voiture (Ac. 1835-1932). Balancement d'une voiture d'attelage entre ses brancards. Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén.; absent cependant de Rob. et Lar. Lang. fr. Prononc. et Orth. : [ebatmɑ
̃]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. xiiies. [ms.] (Castoiement, éd. A. Hilka et W Söderhjelm, B 1181, var.). Dér. du rad. de ébattre*; suff. -(e)ment1*. Fréq. abs. littér. : 3. |