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ZIBELINE, subst. fém.
A. −
1. ZOOL. Petit mammifère carnivore de Sibérie, de la famille des Mustélidés, proche de la martre et très recherché pour sa fourrure d'un brun roux soyeux. Le feu [de la forêt] met en fuite toutes les zibelines. Après un pareil accident on n'en trouve plus pendant l'hiver, qui est la saison de la chasse; et comme la peau de ces animaux est la seule richesse du pays (...), on sent l'énormité d'un crime qui prive les Kamtschadales de tous ces avantages (Voy. La Pérouse, t. 3, 1797, p. 131).En appos. ou en compos. Martre(-)zibeline (trad. du nom sc. de la zibeline (martes zibellina)). Ah! buvez du lait de martre zibeline... c'est tellement ravissant! (Mirbeau, Journal femme ch., 1900, p. 207).V. martre ex. de La Pérouse.
2. MÉGISS. Fourrure de cet animal traitée et destinée à la confection de pelisses ou de garnitures de vêtements d'hiver. Bonnet, col, pourpoint de zibeline. Elle avait un beau manteau de zibeline et me recommanda longuement son fourreur (Maurois, Climats, 1928, p. 254).P. méton. Vêtement ou garniture de vêtement en zibeline. Debout derrière moi, il veille à l'équilibre du turban de fourrure sur ma tête, me tend les manches de ma zibeline (Colette, Cl. ménage, 1902, p. 198).V. martre ex. du Monde.
B. − HÉRALD. [Chez qq. aut.] ,,Fausse hermine semée sur la doublure du manteau ou sur d'autres parties de vêtement ou de l'écu`` (Crayencour Hérald. 1985). À remarquer combien trop souvent l'expression: au manteau d'hermine est figurée en réalité: semé de zibeline! (CrayencourHérald.1985).
Prononc. et Orth.: [ziblin]. Ac. 1694: zebeline; 1718: zybeline, quelques-uns disent zebeline; dep. 1740: zi-. Étymol. et Hist. 1. 1534 subst. (Rabelais, Gargantua, éd. R. Calder, M. A. Screech, V.-L. Saulnier, chap. 54, p. 298, 77); 2. 1572 adj. Martes Zubelines (Fr. de Belleforest, Epistres des princes [trad. de l'ital.], fo13 vo). Altér., sous l'infl. de l'ital. du Nord zibellino (xves., Canti carnascialeschi ds Tomm.-Bell.; cf. gibelline en 1298, Marco Polo, éd. L. F. Benedetto, p. 231, 17, trad. dans la version ital. du xives. par giambelline; v. Cort.-Zolli) de l'a. m. fr. sabelin, sebelin (adj. dep. ca 1100, Roland, éd. J. Bédier, 462; subst. dep. ca 1165, Guillaume d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 3183), sabeline, sebeline, subst. (dep. ca 1160, Eneas ds T.-L.); le cheminement précis de ces formes, qui ont la même orig. que sable2*, n'est pas encore élucidé. Voir FEW t. 20, pp. 49-50a et Hope, pp. 52-53. Fréq. abs. littér.: 33. Bbg. Goug. Mots. t. 1. 1962, p. 30. − Mél. Wartburg (W. von). Tübingen, 1968, t. 2, p. 441. − Quem. DDL t. 33.