| ZÉLÉ, -ÉE, adj. A. − 1. [En parlant d'une pers.] Qui fait preuve de zèle. Synon. attentif, chaleureux, dévoué ; anton. indifférent, froid.Admirateur, ami, courtisan, défenseur, disciple, partisan, protecteur zélé; dirigeant, négociateur, organisateur zélé; citoyen, républicain zélé; clerc, domestique, élève, étudiant, travailleur zélé. Musdoemon, (...) vous êtes le plus fidèle et le plus zélé de mes serviteurs (Hugo, Han d'Isl., 1823, p. 181). − En partic. [En matière relig.] Synon. fervent.Zélé catholique, mon père approuvait une réforme qui semblait favoriser l'Église aux dépens de l'Université (A. France, Vie fleur, 1922, p. 347). − Avec une connotation péj. Qui fait du zèle. De temps en temps, un lecteur zélé se croyait obligé d'exhaler son admiration: celui-ci avait été bouleversé par la description d'une insomnie, celui-là par une phrase sur les cimetières: il s'agissait toujours d'un passage insignifiant, écrit avec indifférence (Beauvoir, Mandarins, 1954, p. 266). − Zélé + compl. prép. ♦ Zélé à + inf.Zélés à se mettre à la tête de la cité dans les moments où le gouvernement est dangereux, ils se montrent toujours empressés de le céder lorsque le calme et la paix sont rétablis (Le Moniteur, t. 2, 1789, p. 299). ♦ Zélé pour + subst. ou inf.Zélé pour le bien public, pour la cause publique. Le Suédois baron de Sprengporten, (...) après avoir été fort zélé pour Gustave, avait eu le malheur de passer en Russie, pour revenir à la tête des étrangers combattre sa patrie (Las Cases, Memor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 974).Tous quatre nous sommes zélés pour apprendre et étudier en conscience (Delécluze, Journal, 1826, p. 306). − Empl. subst., vieilli. Mes frères, vous savez tous si je suis un zélé. C'est moi qui (...) me mis à tuer mes locataires le jour de la Saint-Barthélémy (Dumas père, Dame Montsoreau, 1846, III, 6, 1ertabl., p. 217). ♦ Zélé de + subst.Le jeudi 9, quelques zélés de la peine capitale avaient visité la potence déjà toute prête dans le jardin (Hugo, Actes et par., 2, 1875, p. 130). 2. [En parlant d'une collectivité] Réunis à Caen, Buzot, Pétion, Barbaroux pressaient les départements d'agir. Mais la Seine-Inférieure leur fit défaut et laissa passer les grains; la prise de Saumur, le 9 juin, retint l'Orne et le Maine; seul, le Finistère se montra zélé (Lefebvre, Révol. fr., 1963, p. 358). B. − [En parlant d'une réalité abstr.] Où l'on fait preuve de zèle. Le judaïsme de Mendelssohn, mélange de philosophie religieuse large et tolérante et d'attachement zélé à la discipline et aux usages composant le patrimoine propre et inaliénable d'Israël (Weill, Judaïsme, 1931, p. 41). Prononc. et Orth.: [zele]. Ds Martinet-Walter 1973 qq. prononc. [zε-]. Ac. 1694, 1718: zelé; dep. 1740: zélé. Étymol. et Hist. 1521 « empressé » (Violier des Histoires romaines, éd. M. G. Brunet, p. 374). Dér. de zèle*; suff. -é*. Fréq. abs. littér.: 330. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 737, b) 428; xxes.: a) 254, b) 391. Bbg. Gohin 1903, p. 230. |