| YPÉRITE, subst. fém. CHIM. Sulfure d'éthyle dichloré, de formule C4H8C12S utilisé comme arme chimique sous la forme d'un gaz asphyxiant entraînant des accidents corrosifs de la peau et des muqueuses, et pouvant être mortel. Synon. gaz moutarde*.Les séquelles pulmonaires dues à l'ypérite sont plus rares, et, je crois, moins graves en général que celles qui résultent des autres gaz toxiques (Martin du G., Thib., Épil., 1940, p. 888).Prononc.: [ipeʀit]. Étymol. et Hist. 1929 obus à ypérite (Foch, Mém., t. 2, p. 138). Dér. du nom de la ville belge d'Ypres (flam. Yper), cible des premiers obus all. chargés de ce gaz (avr. 1915); suff. -ite*. Fréq. abs. littér.: 13. DÉR. Ypérité, -ée, adj.a) Qui a été soumis à l'action de l'ypérite, qui a été intoxiqué par l'ypérite. Gazé ypérité; poumons ypérités. C'est là qu'Antoine, ypérité à la fin de novembre 17 (...) avait échoué, au début de l'hiver, après avoir été soigné sans succès dans divers services de l'arrière (Martin du G., Thib., Épil., 1940, p. 761).Empl. subst. masc. Nous avions, sans doute, oublié tous les gazés, tous les déchirés, les tuberculeux, les ypérités (Vialar, Risques et périls, 1948, p. 18).b) [En parlant de choses] Qui contient de l'ypérite. Grâce aux diffuseurs d'huile ypéritée employés en Australie pour la destruction des rongeurs, l'aviation fasciste a pu priver de leur peau des populations entières de pauvres nègres (Bernanos, Gds cimet., 1938, p. 169).− [ipeʀite]. − 1reattest. 1933 (Lar. 20e); de ypérite, suff. -é*. |