| VELCHE, WELCHE, subst. A. − Vx. Synon. de celte.Puisque les Francs ont envahi les Gaules, c'est qu'ils étaient nés pour vaincre (...). Or les Galles ou Welches avaient les pieds fort plats, et les Francs les avaient fort élevés. Les Francs méprisèrent tous ces pieds-plats, ces vaincus, ces serfs, ces cultivateurs (Senancour, Obermann, t. 1, 1840, p. 100). B. − 1. Vieilli ou région. (Lorraine, Suisse romande, Jura). [N. donné aux populations francophones en contact avec des populations germanophones] À l'église, la Vierge peinte, comme elle apparut (...), écrasant le serpent sur le globe du monde; un peu au-dessous de la tête du serpent est écrit: Frankreich... Voilà comme ils associent l'idée de la France à celle du mal par excellence. Et cela sur la frontière! Rapprochez du plaisir qu'ont les Alsaciens à voler les Welches, selon MmeBarbet (Michelet, Journal, 1843, p. 532).Nous voulons êtres nous, c'est-à-dire des Romands, des Welches helvétiques (La Suisse libérale, 23 avr. 1919ds Pierreh. 1926). − Empl. adj. Lorrain welche (Barrès, Cahiers, t. 3, 1903, p. 148).[L'élément le plus ancien de la population vosgienne] descend sur le versant oriental avec les vallées dites welches, qui ont conservé leur patois roman. Une empreinte gauloise prononcée reste sur les Vosges (Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr., 1908, p. 193). 2. [Nom que les Allemands donnent par dérision aux Français] En bon Allemand, il avait le mépris des Velches débauchés et de leur littérature, dont il ne connaissait guère que quelques bouffonneries égrillardes, l'Aiglon, Madame sans-Gêne, et des chansons de café-concert (Rolland, J.-Chr., Révolte, 1907, p. 456). − P. plaisant. [Gén. p. allus. à Voltaire, Discours aux Welches, 1764] Mes chers compatriotes, que Voltaire appelait Welches dans ses momens d'humeur, mais qui n'en sont pas moins célèbres pour l'excellence de leur goût et la richesse de leur imagination (Jouy, Hermite, t. 4, 1813, p. 249). ♦ Empl. adj., au fig. Grossier. Au fond ce gouvernement a peur de l'homme du coup d'État et il ne faut pas leur en vouloir de tracasser un peu les proscrits; je leur pardonne, mais le procédé n'en est pas moins très belge − très welche, comme dit Voltaire (Hugo, Corresp., 1851, p. 35). Prononc. et Orth.: [vεlʃ]. Ac. 1835, 1878: velche. Forme welsch (Lar. Lang. fr.). Rob. 1985, s.v. welche [wεlʃ]. Prop. Catach-Golf. Orth. Lexicogr. 1971, p. 223: velche. cilf Harmonis. 1988: welche, velche. Étymol. et Hist. 1. 1758 « (pour les Suisses alémaniques) Suisse romand » (E. Bertrand, Recherches sur les lang. anciennes et modernes de la Suisse, 58 ds Pierreh.); 1861 adj. (Benoit, Le Canton de Neuchâtel, 118, ibid.); 2. 1764 « Gaulois » (Voltaire, Discours aux Welches ds
Œuvres, éd. L. Moland, t. 25, p. 230). Empr. à l'all.welsch, nom donné par les Allemands aux Espagnols, aux Italiens et aux Français, et par les Suisses de lang. aléman. aux Suisses romands; welsch remonte au m. h. all. wälhisch, dér. de Walch, a. h. all. Walh « Roman », de la famille du germ. *Walhoz « Celtes », empr. au lat. Volcae, nom d'une peuplade celte voisine des Romains. V. aussi wallon. Fréq. abs. littér.: 19. Bbg. Colomb. 1952/53, pp. 552-553. |