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* Dans l'article "WALLON, -ONNE,, adj. et subst."
WALLON, -ONNE, adj. et subst.
A. − (Celui, celle) qui est originaire de la Wallonie, Belgique du Sud de langue et de civilisation romanes. Comme ils arrivaient tous trois à l'estaminet Piquette, un bruit de bataille, sur la porte, les arrêta. Zacharie menaçait du poing un cloutier wallon, trapu et flegmatique (Zola, Germinal, 1885, p. 1265).Une ligue de l'Enseignement avait été créée à Bruxelles dès le 26 décembre 1864 sous l'initiative d'un Wallon, Charles Buls (Cacérès, Hist. éduc. pop., 1964, p. 39).
HIST. De la partie romane des anciens Pays-Bas. Les colons de cette partie de l'île Longue descendent des premières familles wallonnes et hollandaises, qui fondèrent la ville de New-York en 1614 (Crèvecœur, Voyage, t. 2, 1801, p. 316).
Gardes wallonnes, infanterie wallonne. Milices de volontaires recrutés dans les Pays-Bas espagnols et maintenues sous les Habsbourg. Après l'infanterie espagnole venait, par ordre d'excellence, l'infanterie wallonne, et l'infanterie wallonne était aussi au roi d'Espagne (Hugo, Rhin, 1842, p. 430).
B. − [En parlant d'un inanimé]
1. Qui est propre à la Wallonie, à ses habitants. Coutume wallonne. Pourquoi ici la maison flamande, là le village alsacien font-ils brusquement place aux fermes wallonnes ou aux villages lorrains? (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum., 1921, p. 171).
2. LINGUISTIQUE
a) Subst. masc. sing. Dialecte gallo-roman d'une partie de la Wallonie; p. méton., l'une des variétés de ce dialecte. Parler wallon. L'aire du wallon proprement dit se subdivise en quatre variétés: l'est wallon (avec Liège comme ville principale), l'ouest wallon (Charleroi-Nivelles), le centre wallon (Namur) et le sud wallon (...) (Neufchâteau) (PironBelgique1978, p. 153).
b) Empl. adj. Accent wallon; syntaxe, littérature wallonne. La première syllabe s'est dénasalisée, comme cela arrive souvent dans les dialectes wallons (L'Hist. et ses méth., 1961, p. 715).
REM.
Wallingant, -ante, adj. et subst.,région. (Belgique). [Dans le lang. de ses adversaires] (Wallon) qui soutient les revendications linguistiques et politiques des Wallons, les plus radicales. Ce n'est pas à la douceur de vivre, mais aux débats de la vie communautaire que nous devons la famille des flamingant, wallingant (...) fransquillon, rattachiste, reflets d'un siècle de querelles linguistiques (PironBelgique1978, p. 28).
Prononc. et Orth.: [walɔ ̃], fém. [-ɔn]. Littré, Barbeau-Rhode 1930 [va-]; Lar. Lang. fr., Rob. 1985 [wa-]; Martinet-Walter 1973 [va-], [wa-] et Warn. 1987 [wa-] parfois [va-]. Comparer avec wagon où [va-] l'a emporté. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1466-77 Vallon « habitant de la région romane des Pays-Bas » (Jean de Haynin, Mémoires ap. A. Henry, Esquisse d'une histoire des mots wallon et Wallonie, Mont-sur-Marchienne, 1990, p. 32); b) 1481 adj. (J. Molinet, La Ressource du petit peuple ds Les Faictz et dictz, éd. N. Dupire, t. 1, p. 156); 2. a) fin xves. langue walonne (Id., Chroniques, éd. G. Doutrepont et O. Jodogne, t. 1, p. 194); b) 1511 subst. ling. (J. Lemaire de Belges, Les Illustrations de Gaule, livre I ds Œuvres, éd. J. Stecher, t. 1, p. 104). Issu, par subst. du suff. -on*, fréq. dans les ethniques, du plus anc. wallec « langue d'oïl parlée dans les Pays-Bas » (doc., 1332 ap. A. Henry, op. cit., p. 23), walesch, walesc « id. » (ca 1350, Gilles le Muisit, Poésies, éd. Kervyn de Lettenhove, t. 1, p. 222, cf. A. Henry, op. cit., p. 23) [déjà walesquier « parler un langage incompréhensible » (ca 1270, Cassidorus, éd. J. Palermo, t. 1, p. 179)], qui est prob. empr. au néerl. *walesch, *walec, issu de l'a. b. frq. *walhisk (A. Henry, op. cit., pp. 25-26). Celui-ci appartient à la famille du germ. *Walhoz « Celtes », empr. au lat. Volcae, nom d'une peuplade celte voisine des Germains (A. Henry, op. cit., pp. 20-21). V. aussi velche. Wallon, né dans un milieu bourguignon en terroir picard, a d'abord désigné les habitants des Pays-Bas parlant une lang. d'oïl, ainsi que cette lang. Une connotation dial. n'est apparue qu'au xviiies. (peut-être une 1refois dès 1564), v. A. Henry, op. cit., p. 53. Fréq. abs. littér.: 36.
DÉR. 1.
Wallonisme, subst. masc.,ling. Trait caractéristique du wallon emprunté par le français de Belgique. Taiseux doit en effet prendre place parmi les wallonismes bien que je ne le voie signalé par aucun de nos auteurs de « Ne dites pas..., mais dites... » (A. Goosse, Façons de parler, 1971, p. 203). [walɔnism̭]. Supra prononc. 1resattest. 1565 walonisme (H. Estienne, Traicté de la conformité du lang. fr. avec le gr., 51 ds Mél. Baldinger (K.) t. 2, p. 564, note 8), attest. isolée, de nouv. 1806 (Flandricismes, wallonismes et expr. impropres de la langue fr. [titre], Bruxelles, ibid.); de wallon, suff. -isme*.
2.
Walloniste, subst.Linguiste spécialisé dans l'étude des dialectes wallons. Cette dernière forme [gaumais, habitant de la Gaume] a, aujourd'hui, la préférence des wallonistes (J. Haustds Les Dialectes belgo-romans, 1937, no1, p. 158). [walɔnist]. Supra prononc. 1reattest. ca 1858 (ap. A. Henry, op. cit., p. 63); de wallon, suff. -iste*.
BBG.Henry (A.). Esquisse d'une hist. des mots wallon et Wallonie. Paris, 1990, 152 p.; J. Wauquelin et l'hist. du mot wallon. In: H[enry].(A.). Automne. Paris, 1977, pp. 109-117. − Herbillon (J.). Notes sur le mot wallon. La Vie wallonne. 1972; t. 46, pp. 163-164. − Legros (É.). Sur wallon et Wallonie. La Vie wallonne. 1965, t. 39, pp. 118-126, 185-196, 253, 271; 1966, t. 40, pp. 50-53. − Quem. DDL t. 14 (s.v. wallonisme). − Stengers (J.). Depuis quand les Liégeois sont-ils des Wallons? Mél. Arnould (M.-A.) et Ruelle (P.). Bruxelles, 1981, pp. 431-447.