| VOLTAIRIANISME, subst. masc. A. − 1. Philosophie de Voltaire ou de ses disciples; admiration, goût pour les idées, les œuvres de Voltaire. Il cria debout sur une banquette du parterre, à une représentation de l'Honneur castillan. Tant il est vrai qu'il était passé, du voltairianisme le plus constitutionnel, à l'hugolâtrie la plus cannibale (Gautier, Jeunes-Fr., 1833, p. 91). 2. Scepticisme en matière religieuse, esprit de dérision exercé à l'encontre des Églises, notamment chrétiennes. Que de maux (...). L'athéisme, le matérialisme, le voltairianisme. L'éloignement de tant de grands esprits (...). Le monde tournant le dos à l'Église (Dupanloup, Journal, 1868, p. 297).La déchristianisation ne cachait-elle pas une manœuvre politique? (...) désormais, l'hostilité pour le clergé subsistera dans les classes populaires où, jusqu'alors, le voltairianisme des hautes classes sociales ne comptait guère d'adeptes (Lefebvre, Révol. fr., 1963, p. 378). B. − P. méton. Trait d'esprit rappelant l'ironie de Voltaire, exprimant railleusement l'incrédulité en matière religieuse. Acharné railleur de la foi (...), de la religion, et comme toute cette génération de 89, dont la Pucelle fut la nourrice, inépuisable en voltairianismes et en malices contre le gouvernement de Dieu (...), la Bible, et contre ses ministres responsables (Goncourt, Journal, 1855, p. 213). Prononc.: [vɔltε
ʀjanism̭]. Étymol. et Hist. 1833 (Gautier, loc. cit.). Dér. sav. de voltairien*; suff. -isme*; on trouve en 1769 voltairanisme (Grimm, Corresp. littér., avril, VIII, 322 ds Fr. mod. t. 19, p. 212). Fréq. abs. littér.: 12. Bbg. Quem. DDL t. 14. |