| VOLAILLE, subst. fém. A. − [À propos d'un animal] 1. Au sing. avec valeur de coll. Ensemble des volatiles de basse-cour élevés pour leurs œufs et leur chair. Synon. rare poulaille.Aussi l'Avoine n'est-elle employée qu'à la nourriture des chevaux et de la volaille (Plantefol, Bot. et biol. végét., t. 2, 1931, p. 294).Ils aidaient le fermier inquiet quand il fallait dissimuler le grain ou la volaille à l'inquisition hitlérienne (Ambrière, Gdes vac., 1946, p. 193). − P. méton. Chair d'un de ces animaux. Aile, blanc, cuisse, filet de volaille; bouillon, consommé, suprême, timbale de volaille ; manger de la volaille. Parmi les viandes, préférez le veau et la volaille (Brillat-Sav., Physiol. goût, 1825, p. 233).Parle-moi du canard noir: au moins la chair est franche et la volaille d'eau repose l'estomac (Guèvremont, Survenant, 1945, p. 47). 2. Volatile de basse-cour. Gloussement, marchand de volailles; élever, engraisser des volailles. Des volailles et des cochons vaquaient dans le grand terrain (Balzac, Méd. camp., 1833, p. 107).Le renard tue au gîte, à l'affût, sous les arbres, dans l'eau, partout où se trouve une proie (...). C'est toujours la volaille la plus fine qu'il ravit, le perdreau le plus tendre qu'il surprend au nid, la tanche la plus grasse dont il vide la nasse, le fruit le plus juteux où il goûte (Pesquidoux, Chez nous, 1923, p. 135). − [À propos de la préparation de la chair de cet animal] Brider, découper, farcir, ficeler, flamber, larder, vider une volaille. Les volailles rissolées sous leur jus, l'andouille grésillant sur le feu vif et clair, emplissaient la maison d'un parfum épais (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Père Amable, 1886, p. 223).Chaque fois qu'on servait une volaille, elle accaparait la carcasse (Adam, Enf. Aust., 1902, p. 229). B. − [À propos d'une pers.] 1. Au sing. avec valeur de coll., pop., péj. Ensemble de jeunes filles, de femmes. Quand Landry la vit [Fadette] avec toute cette volaille [une bande de drôlesses] (...) il se soumit et la conduisit sous les noyers où il aurait bien voulu trouver un coin pour danser avec elle sans être remarqué (Sand, Pte Fad., 1849, p. 134). 2. a) Arg. Femme facile, prostituée. (Dict. xixeet xxes.). b) [Terme d'injure pour désigner une pers. ou un ensemble de pers.] Le peuple souverain n'est-il pas devenu lui-même la Volaille sacrée des superstitions antiques (...)? (Bloy, Femme pauvre, 1897, p. 13). c) Police; agent de police. (Ds Esn. 1965). Synon. poulaille (v. ce mot B), poule1(v. ce mot C), poulet (v. ce mot B 2), poulaga (rem. s.v. poulet). Prononc. et Orth.: [vɔlɑj], [-laj]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1317 « ensemble des oiseaux » (ap. Louvr., Ed. et règlem. pour le pays de Liège, III, 174 ds Gdf. Compl., s.v. volille: Toutes venisons ou vollailles sauvages); puis 1530 (Palsgr., p. 194: All maner wylde foule: uolaille); en partic. 1. a) 1552 « ensemble des oiseaux qu'on nourrit dans une basse-cour » (Est.); b) 1834 « viande d'un de ces animaux » bouillon de volaille (Balzac, E. Grandet, p. 89); 2. a) 1678 « oiseau de basse-cour » Croquant maintes volailles (La Fontaine, Fables, IX, 14, 5 ds
Œuvres, éd. H. Régnier, t. 2, p. 427); b) 1682 cuis. volailles lardées (Le Père Menestrier, Des Ballets anciens..., p. 146); 1787 découper une volaille (Louvet de Couvray, Une année dans la vie du chev., p. 629); 3. a) 1808 pop. « femme de mauvaise vie » (Hautel); b) 1849 fig. et fam. « groupe de femmes, de jeunes filles » (Sand, loc. cit.); 4. a) 1900 arg. « police » (Nouguier, Notes manuscr. Dict. Delesalle, p. 306); b) 1901 « agent de police » (Bruant, s.v. agent). Du b. lat. volatilia « oiseaux » plur. neutre subst. − pris plus tard comme fém. coll. − de l'adj. volatilis « qui vole, ailé »; en fr. d'abord sous la forme vollille, ici 1150 (Le Conte de Flore et Blancheflor, éd. J. L. Leclanche, 1678), volleille, 1213 (Faits des Romains, éd. L. F. Flutre et K. Sneyders de Vogel, p. 627, ligne 30); le sens 4 sans doute p. anal. avec poulaille* (étymol. 2). Fréq. abs. littér.: 381. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 318, b) 952; xxes.: a) 756, b) 382. DÉR. Volailleur, -euse, subst.Éleveur, marchand de volaille. (Dict. xxes.). Synon. volailler.− [vølajœ:ʀ], fém. [-ø:z]. − 1resattest. a) 1821 subst. « marchand de volaille » (Desgranges, Pt dict. du peuple qui note le mot « barbarisme » pour volailler); b) 1900 subst. masc. « agent de police » (Nouguier, loc. cit.); de volaille, suff. -eur2*. |