| VITRINE, subst. fém. I. A. − Baie vitrée d'un local commercial; p. méton., espace aménagé derrière cette baie où l'on expose des objets et des produits destinés à être vendus; ensemble des objets exposés. Synon. devanture.Vitrine d'une librairie, d'une pâtisserie, d'un magasin de vêtements, d'un coiffeur, d'un pressing; vitrine attrayante, lumineuse; casser, décorer une vitrine; mettre un article, remarquer qqc. en vitrine; faire les vitrines; flâner, s'arrêter devant les vitrines. Elle évoqua la rue Sainte-Catherine, les vitrines des grands magasins, la foule élégante des samedis soirs (Roy, Bonheur occas., 1945, p. 22). ♦ En compos. Lèche-vitrine(s)*. ♦ P. métaph. Ce qui manque peut-être aux Goncourt, c'est l'art de faire ressortir leurs mots, leurs curiosités de langage, de les mettre en vitrine afin que le badaud s'attarde (Renard, Journal, 1890, p. 65). − Arg., loc. verb. ♦ Faire vitrine. Se parer, se faire beau, s'endimancher. Ma Louis-Quinze [maîtresse élégante] a fait vitrine (Grison, L'Argot réelds Le Figaro, 23 nov. 1881). ♦ Être dans la vitrine. Être bien habillé. Je vous trouve l'air un peu rococo; vous n'êtes pas dans la vitrine (Vie Parisienne, juin 1882ds Delvau Suppl. 1883). B. − P. méton. 1. Petit meuble vitré où l'on expose des objets précieux, des collections diverses, etc. Vitrine plate; vitrine verticale, à rayons; vitrine Louis XVI; vitrine étiquetée; les vitrines du Louvre; vitrines d'un musée ; mettre un bibelot dans une vitrine. Il avait la réputation d'être un collectionneur très habile, très heureux. Ses vitrines étaient célèbres (Mirbeau, Journal femme ch., 1900, p. 201).V. vervelle B ex. de L'Hist. et ses méth. ♦ Objets de vitrine. ,,Petits objets précieux ou de collection`` (Lar. encyclop.). 2. Vitrine frigorifique. [Dans un magasin d'alimentation à libre service] Meuble réfrigéré ouvert où sont présentées les denrées qui ne supportent pas la chaleur. (Dict. xxes.). C. − Arg. ou pop. 1. Sexe de la femme. Elle nous regardait, assise dans l'herbe en roulant les yeux, son vieux sinh [vêtement asiatique] troué remonté et pas de culotte, la vitrine à l'air (J. Hougron, La Gueule pleine de dents, 1970, p. 283). 2. Lorgnon, lunettes. MlleCrisson derrière son nez à vitrine (...), Douceron à l'ombre penchée de la grande MmeTour-de-Pise (Jouhandeau, M. Godeau, 1926, p. 291). II. − ZOOL. Mollusque gastéropode à coquille univalve, translucide, qui vit sous les pierres. Les Vitrines et autres Pulmonés analogues ne sont pas à proprement parler des animaux aquatiques (Coupin, Animaux de nos pays, 1909, p. 427). Prononc. et Orth.: [vitʀin]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. 1501 « verre » (Destrees, Vie de Sainte Catherine, 11, éd. H. Petersen, p. 86); 1544 « vitrail » (Marché fait avec un verrier in C. de Beaurepaire, Dern. mélanges hist. et archéol., 144 ds Barb. Misc. 19, 28); 2. a) 1834 « caisse à l'usage des bijoutiers et quelques autres marchands, dont le dessus est vitré » (Hécart, Dict. rouchi, 483, ibid.); 1835 « devanture vitrée d'une boutique » (Raymond); b) 1853 « petit meuble où l'on expose des objets de collection » (Champfl., Souffr. profess. Delteil, p. 109); 3. 1809 zool. (Lamarck, Philos. zool., t. 1, p. 320). Réfection, d'apr. vitre, de verrine*. Cf. pour le sens 3, lat. sc. vitrina att. dès 1801 (Draparnaud, Tab. Moll. France, 33, 98 ds Neave). Fréq. abs. littér.: 513. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 4, b) 666; xxes.: a) 1 102, b) 1 157. Bbg. Goug. Mots. t. 1. 1962, p. 244. − Quem. DDL t. 17 (s.v. vitrine-enseigne). |