| VIRGINAL1, -ALE, -AUX, adj. A. − [En parlant d'une jeune fille, d'une vierge, de son comportement, de ses sentiments] Qui est chaste, pur, innocent. Pudeur virginale. Et si, jusqu'à ce jour, pur et religieux, Ton amour virginal fut béni par les dieux, Eh bien, que cet amour (...) se change en amour d'épouse (Dumas père, Caligula,1837, IV, 2, p. 99).C'est elle, l'être neuf que je cherchais. Quelle jeune fille serait plus virginale? (...) Elle a une fraîcheur d'âme... une candeur (Bernstein, Secret,1913, I, 6, p. 9). − De/d'une vierge, de/d'une jeune fille. Une jeune fille en se mariant dédiait à Vénus sa ceinture virginale (Chénier, Bucoliques,1794, p. 282).Cette sœur Lucile est le type virginal, innocent de l'Amélie de René (Sainte-Beuve, Chateaubr.,t. 1, 1860, p. 94). B. − 1. BIOL. [En parlant d'êtres vivants] Reproduction virginale. Reproduction asexuée. Il faudra attendre les travaux de Claus (1864) pour comprendre ce qu'est la reproduction virginale, un ovule capable de se développer sans le concours du spermatozoïde (Hist. gén. sc.,t. 3, vol. 1, 1961, p. 526). 2. [En parlant de la naissance du Christ, p. réf. à l'Immaculée conception] Vous avez établi une prétendue conception virginale sur une phrase prise à contre-sens (Volney, Ruines,1791, p. 178).Tu tiens naturellement compte de ce que des récits comme la Résurrection et la Naissance virginale ne sont en rien infirmés par l'impossibilité a priori de cette Résurrection et de cette Naissance (Malègue, Augustin,t. 1, 1933, p. 313). C. − Au fig. 1. [P. réf. à la pureté] Qui est d'une blancheur immaculée. Il y avait une femme en noir, de belle tournure, pliée sur une chaise, et qui priait à cette virginale chapelle d'albâtre (Barb. d'Aurev., Memor. pour l'A... B...,1864, p. 442).Qui me rendra jamais l'Hermine primitive, Et le Lis virginal, et la sainte Forêt (Moréas, Syrtes,1884, p. 72). 2. [P. réf. à l'origine, l'innocence] Qui est pur, sans tache; qui reflète la candeur, l'innocence. On sent dans leurs récits l'étonnement et l'admiration qu'ils éprouvent à la vue de ces mers virginales, de ces terres primitives (Chateaubr., Voy. Amér. et Ital.,t. 1, 1827, p. LI).Tout ce qu'il y avait en lui d'aristocratique et de virginal se révoltait contre cette obligation (Rolland, J.-Chr.,Antoinette, 1908, p. 93). REM. Virginalement, adv.De manière virginale; comme il convient à une jeune fille, à une vierge. C'était plutôt une lueur qu'une lumière et une grâce qu'une déesse, les plis du bas de sa jupe étaient exquis, son adorable visage méditait virginalement (Hugo, Travaill. mer,1866, p. 411). Prononc. et Orth.: [viʀ
ʒinal], masc. plur. [-o]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Déb. xiies. noces virginels « noces spirituelles, noces éternelles de l'Agneau et de l'Épouse [cf. Apoc. XIX, 7-9, et XIV, 4] » (St Alexis, prol., éd. Chr. Storey, p. 91); 2. 1erquart xiiies. « qui est vierge » mere virginaus « la Vierge » (Renclus de Molliens, Miserere, éd. A. G. van Hamel, CCLIX, 3, p. 277); 3. id. « de vierge, propre à celles qui ont choisi la virginité » (Id., ibid., CCI, 4, p. 249: Li kemins virginaus); 1530 virginal noblesse [d'une naïade] (Cl. Marot, trad. 1erLivre de la Métamorphose d'Ovide, 1373 ds
Œuvres, éd. C. A. Mayer, t. 6, p. 166); 4. 1570 fig. « qui n'a jamais été altéré, utilisé » huile virginale (Ch. Estienne, Agric. et Maison rustique d'apr. FEW t. 14, p. 503b); 1611 laict virginal (Cotgr.). Empr. au lat.virginalis « de vierge, de jeune fille ». Fréq. abs. littér.: 349. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 712, b) 674; xxes.: a) 452, b) 242. Bbg. Mat. Louis-Philippe. 1951, p. 328 (s.v. virginalement). |