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VIORNE, subst. fém.
BOTANIQUE
A. − Plante dicotylédone arbustive de la famille des Caprifoliacées, des régions tempérées, généralement caractérisée par des feuilles opposées, pubescentes en dessous, par des fleurs en corymbes, par des fruits en baies globuleuses ou ovoïdes, rouge vif, noires ou bleu noir. Ses yeux brillaient (...) noirs comme des baies de viornes mûres (Genevoix, Boîte à pêche, 1926, p. 178).Les Viornes (Viburnum) : Mancienne (V. Lantana) (...); Obier (V. Opulus) (...) à fleurs toutes stériles dans la variété cultivée, la Boule de Neige (Plantefol, Bot. et biol. végét., t. 2, 1931, p. 443).
♦ Viorne commune, viorne cotonneuse. Arbuste aux rameaux flexibles, aux feuilles ovales, dentées et fortement nervurées, aux fleurs blanches. Synon. mancienne.Viorne commune (viburnum lantana) (...). Feuillage vert; fleurs blanches en boule, en mai et juin (Gressent, Créat. parcs et jardins, 1891, p. 192).V. mancienne ex. de Baudrillart.
♦ Viorne(-)obier. Arbuste aux feuilles découpées en trois ou cinq lobes aigus et dentés, aux fleurs blanches en corymbes plats. Synon. aubier, obier.La viorne-obier (viburnum opulus) (...) croît dans toute espèce de terrain humide et sur les bords des étangs (Baudrillart, Nouv. manuel forest., t. 1, 1808, p. 206).Viorne boule-de-neige. Variété cultivée de viorne(-)obier. Synon. boule(-)de(-)neige (v. neige II B 1).Elle cueille (...) de grands iris (...). Ne ferait-elle pas mieux de les laisser (...) auprès de ces campanules et de ce [ sic] viorne boule-de-neige (Bloy, Journal, 1900, p. 20).
♦ Viorne(-)tin. Arbuste méditerranéen aux feuilles persistantes, oblongues, entières, luisantes en dessus, aux fleurs blanc rosé. Synon. laurier-tin. (Dict. xixeet xxes.).
B. − Viorne (des pauvres). [N. vulg. de la clématite] Château escaladé par des viornes aux houppes blanches et par des lierres (Huysmans, Là-bas, t. 1, 1891, p. 180).V. clématite ex. 1.
REM.
Viburnum, subst. masc. inv.,bot. [N. sc. de la viorne] Les Viburnum possèdent des corymbes (Bot., 1960, p. 879 [Encyclop. de la Pléiade]). Chez les Ombellifères (...) les fleurs du pourtour de l'ombelle ont souvent une corolle de grande taille, les pétales orientés vers l'extérieur étant beaucoup plus grands que les autres (...). Même organisation chez Viburnum opulus, Caprifoliacée sauvage, ancêtre de la Boule de neige (J.-M. Pelt, Évolution et sexualité des plantes, 1970, p. 174).
Prononc. et Orth.: [vjɔ ʀn]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Fin xiie-déb. xiiies. vione (Le Bestiaire de Gervaise, 462, éd. P. Meyer ds Romania t. 1, p. 432), attest. isolée; 1538 viorne (Est., s.v. viburnum); 1778 viorne cotonneuse, viorne lauriforme, viorne lobee (Lamarck Flore fr. t. 3, p. 363); 1859 viorne obier (Bouillet); 2. 1544 viourne « clématite » (R. Estienne, De latinis et graecis nominibus arborum, p. 8); 1753 (Encyclop. t. 13, s.v. clematite: la clematite ou l'herbe aux gueux, dans la basse-Bourgogne on l'appelle viorne); 1764 viorne des pauvres (Valm., p. 655). Du lat. viburna, plur. neutre pris pour un fém. sing., de viburnum « viorne; petit alisier ». Fréq. abs. littér.: 15. Bbg. Thomas (A.). Nouv. Essais 1904, p. 284.