| VIOLÂTRE, adj. Littér. [En parlant d'un inanimé concr.] Qui tire sur le violet, qui est d'un violet fade. Synon. violacé.Arbre, chardon, ciel, coloris, lys, sang, vin violâtre; brume, fumée, ombre, robe violâtre. Cette couleur violâtre particulière aux lèvres des trépassés (Sue, Myst. Paris, t. 3, 1842, p. 159).Une longue, étroite et haute pièce tendue de soie violâtre (Lorrain, Sens. et souv., 1895, p. 226).V. aniline ex. 1.♦ Empl. subst. masc. Une ligne d'arbres au loin dont le noir tourne au violâtre (Arnoux, Solde, 1958, p. 101). − [En parlant d'une partie du corps] Lèvres violâtres. Elle a froid, (...) sans une goutte de sang sous la peau et le dessous des yeux meurtris de cernures violâtres (Lorrain, Âmes automne, 1898, p. 42).MmeSatin avait un visage blafard (...). Cette teinte blême accentuait (...) un nez violâtre de cardiaque (Genevoix, Mains vides, 1928, p. 90).V. cerne ex. 3. Prononc. et Orth.: [vjɔlɑ:tʀ
̭]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. Fin xves. viaulatre (O. de La Marche, Mém., éd. H. Beaune et J. D'Arbaumont, t. 4, p. 125), attest. isolée; 1766-84 violâtre (Diderot, Essais sur la peinture, chap. II ds
Œuvres esthét., éd. P. Vernière, p. 677). Dér. de violet* par substitution du suff. -âtre* à -et. Fréq. abs. littér.: 95. Bbg. Goug. Mots t. 3 1975, p. 274. |