| VIGUIER, subst. masc. A. − HIST. Juge qui, à l'instar des prévôts royaux dans les autres provinces de France, rendait la justice dans le Midi (Languedoc, Roussillon) au nom des comtes, puis du roi. Henri IV combla d'éloges le sage Libertat; il lui accorda des lettres de noblesse (...) le nomma viguier (prévôt royal) de Marseille (Stendhal, Mém. touriste, t. 2, 1838, p. 371).Quand vous passiez près de lui [du pape], − fussiez-vous un pauvre petit tireur de garance ou le grand viguier de la ville, − il vous donnait sa bénédiction si poliment! (A. Daudet, Lettres moulin, 1869, p. 61). B. − DR. INTERNAT. PUBL. ,,Ministre plénipotentiaire, représentant de la France en Andorre`` (Barr. 1967). C. − P. anal., région. Dignitaire d'une confrérie. Les Viguiers royaux du Jurançon (1953), en béret béarnais et collerette gaufrée Henri IV (CourtineGastr.1984, p. 290). Prononc. et Orth.: [vigje]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1340 « magistrat chargé d'administrer la justice au nom des comtes ou du roi dans les provinces du Midi » (A.N. JJ 72, fo53 vods Gdf. Compl.). Mot att. en prov. dep. le xiies. pour désigner un représentant, administrateur ou bailli (formes: veguier, veguer, vigiei, viger, vigueir, viguer, v. Rayn., Levy Prov., Brunel et FEW t. 14, p. 406), du lat. vicarius « remplaçant, représentant », v. vicaire et voyer. |