| VIF, VIVE, adj. et subst. masc. I. − Adjectif A. − [Corresp. à vie] 1. Vieilli [En parlant d'un être vivant] a) Qui est en vie; vivant. Brûler, enterrer vif; plumé vif; livré mort ou vif. Je ne perds pas tout espoir de guérir ma fille de cette affreuse maladie de ne plus aimer rien; c'est une affaire de temps et de tendresse. Tenez! la nuit dernière, je pleurais tout bas dans mon lit, car enfin ça fait de la peine de perdre son enfant toute vive (A. Daudet, Évangéliste, 1883, p. 284).C'est ennuyeux. Un homme mort n'est plus un homme. Mais un homme vif, dont les paupières remuent, dans la chambre de la princesse, le jour qu'elle se marie (Audiberti, Mal court, 1947, i, p. 148). ♦ Écorché vif. V. écorché III B. ♦ Plus mort que vif. V. mort2II A 2 b. ♦ De vive voix. V. voix I A 3 a.Poids vif. V. poids II A 2 c. ♦ P. plaisant. Imprimer tout vif. Je suis tenté de devenir un auteur et de me voir imprimer tout vif (Stendhal, Haydn, Mozart et Métastase, 1817, p. 5). b) Avec le corps entièrement dénudé. Le lendemain, le comte de Camors, après s'être plongé tout vif dans une cuve d'eau froide (...) se fit conduire à ses deux fermes (Feuillet, Camors, 1867, p. 101). 2. [En parlant d'une chose] a) Qui vit, qui témoigne de sa pleine vitalité. Bois vif. La Belle-Étoile est, là-bas, de l'autre côté du ruisseau, sur le versant de la côte, une grande ferme que les ormes, les chênes de la cour et les haies vives cachent en été (Alain-Fournier, Meaulnes, 1913, p. 26). ♦ Force vive. V. force I B 3 c ex. de Mounier. ♦ INFORMAT. Mémoire vive. ,,Mémoire dont le contenu peut être lu, effacé ou modifié à volonté (ce type de mémoire est souvent désigné par le sigle anglais RAM). Il s'oppose à la mémoire morte ou ROM (...) mémoire dont les informations une fois stockées, ne peuvent être modifiées et ne sont accessibles qu'en lecture`` (GDEL). b) Qui présente des manifestations de vie intense. Chaux vive; fonte vive. Nous étions arrivés en ce lieu par un dédale de petits chemins (...) qu'aux abords de la rivière les sources vives transformaient en ruisseaux (Alain-Fournier, Meaulnes, 1913, p. 257). − P. métaph. Je m'appliquais à surprendre, au fond de moi-même, cette universelle attente, ma source vive et ma raison d'être (Sartre, Mots, 1964, p. 141). − MAR.
Œuvres vives d'un navire. V.
œuvre I C. c) Qui présente des aspérités, des saillies nettes et tranchantes. Arêtes vives. Cette piste ressemblait à une tranchée basse. De chaque côté, à hauteur d'homme, elle paraissait taillée à angles vifs dans une mer de joncs serrés et grisâtres (Gracq, Syrtes, 1951, p. 19). − Loc., MENUIS. (Tailler) à vive arête. V. arête2II A 1. d) Qui est mis à nu. Construction à joints vifs (sans mortier); pierres vives (non recouvertes de terre); plaies vives. On attaqua la porte, qui céda bientôt. Un escalier taillé dans le roc vif se présenta avec sa descente rapide (Gautier, Rom. momie, 1858, p. 165). e)
ŒNOL. Vin vif. ,,Vin dont l'acidité est relativement élevée, mais qui reste équilibrée et agréable`` (Huet-Lauz. Vins Alcools 1990). f) Au fig. Où se concentre la vie. L'angoisse n'était pas, cette fois, montée lentement de lui-même, au terme d'une interminable rumination, d'un examen périlleux poussé jusqu'à la partie vive de l'âme: le coup avait été porté du dehors (Bernanos, Joie, 1929, p. 716). B. − [Corresp. à vivacité] 1. [En parlant d'une pers. ou de son comportement] a) Qui, dans ses réactions, sa façon d'être, manifeste de la vitalité, de la vivacité. Synon. agile, alerte1, fringant, leste, pétulant.Je ne voyais plus que Sara, non la tendre Sara des premiers temps, mais une fille vive, enjouée, folâtre (Restif de La Bret., M. Nicolas, 1796, p. 236).Aux deux places qu'ils occupaient les frères s'installent (...) et Agnès, qui les regarde, voudrait avoir des garçons comme eux, beaux et vifs (Butor, Modif., 1957, p. 117). − P. méton. Qui fait preuve de brusquerie, qui témoigne d'une promptitude, d'une vivacité remarquables. Esprit vif; gestes, regards vifs. Sa physionomie étoit douce et gaie, ses yeux vifs et spirituels (Florian, Fables, 1792, p. 5). b) Qui, dans ses élans amoureux, montre de l'empressement. Synon. ardent.Quant à la duchesse, (...) un vieux beau, le baron de Tardiveau, la prenait pour une cocotte et se montrait très vif (Zola, Nana, 1880, p. 1326). c) Qui se montre prompt à s'emporter; agressif. Taisez-vous, Jean, vous êtes trop vif (Scribe, Bertrand, 1833, ii, 3, p. 153). − P. méton. Qui révèle un tempérament coléreux, un comportement passionné. Propos vifs; paroles vives. Après dîner, il s'élève une vive discussion sur le sentiment pictural du paysage, que Rosny et moi disons n'avoir pas été rendu par l'Antiquité (Goncourt, Journal, 1888, p. 797): Ils étaient là quatre ou cinq autour de la table ronde, (...) ayant déjà vingt fois failli se prendre aux cheveux pour un mot vif jugé blessant ou une histoire salée dans laquelle les susceptibilités exacerbées voulaient voir des allusions offensantes.
Pergaud, De Goupil, 1910, p. 248. 2. [En parlant d'une chose] Très intense. a) [En parlant de la façon dont s'exerce une faculté, dont perçoit un sens] Qui est prompt et intense à la fois. Odorat vif; curiosité, imagination vive; manifester un goût vif pour. Un esprit d'indépendance farouche, un bon sens pour ainsi dire irrésistible (...), le dédain des solutions abstraites, un goût très vif de la spiritualité la plus haute, mais difficile à satisfaire par la seule spéculation, éveillèrent d'abord la méfiance de l'évêque (Bernanos, Soleil Satan, 1926, p. 117). b) [En parlant d'un sentiment, d'une émotion] Qui affecte profondément la sensibilité de quelqu'un. Vif attachement; vive affection, amitié, ardeur; joie vive; vif besoin, désir; vive douleur, reconnaissance, satisfaction; vives inquiétudes ; porter un vif intérêt à. « Il sera difficile de savoir ce qu'il est et ce qu'il pense » se dit Simon, tout en ressentant une vive sympathie pour son compagnon et en pensant qu'il ferait bon voyager longtemps avec lui (Peisson, Parti Liverpool, 1932, p. 166). c) [En parlant d'un impression ressentie] Qui produit sur les sens un effet pénétrant, violent. Air, vent vif ; plaisir vif; douleur vive. À d'autres moments (...), les souffrances sont si vives que je dois chercher à m'échapper comme une pauvre bête (Jouve, Paulina, 1925, p. 208). d) [En parlant d'un mode d'expression] Plein de vie et de relief. Au lieu d'un style faible, inanimé, sans couleur, sans mouvement, sans mélodie, on y emploie un style vif, élégant, nombreux, riche en images, varié dans ses tons et dans son harmonie (Marmontel, Essai sur rom., 1799, p. 346). e) [En parlant d'une couleur, d'une lumière] Intense, éclatant. Rouge vif; clarté vive. La porte s'ouvrait, un rectangle de lumière plus vive se dessinait, qui happait la jeune fille (Simenon, Vac. Maigret, 1948, p. 50). f) [En parlant d'une action milit.] Violent, d'une forte intensité. Le combat fut vif. Dès le commencement de l'action, la mêlée devint sanglante (Barante, Hist. ducs Bourg., t. 4, 1821-24, p. 334).Action assez vive d'artillerie dans le secteur de Tahure (Romains, Hommes bonne vol., 1938, p. 209). − Loc. adv. De vive force. V. force I C 3. g) [En parlant d'un mouvement] Rapide, précipité. Démarche vive. Nous redescendîmes à vive allure (H. Bazin, Vipère, 1948, p. 190). − MUS. Allegro (...). Terme italien signifiant gai, alerte, animé, et indiquant un mouvement vif, brillant, mais moins vif que presto (Rougnon1935, p. 17). II. − Subst. masc. A. − L'être vivant; la matière vivante. Il faut donc nécessairement, après avoir disséqué sur le mort, disséquer sur le vif, pour mettre à découvert et voir fonctionner les parties intérieures ou cachées de l'organisme: c'est à ces sortes d'opérations qu'on donne le nom de vivisections (Cl. Bernard, Introd. ét. méd. exp., 1865, p. 157).On admit que le vif pouvait en pareil cas [de conversion de renégats] revivifier le mort (Renan,Marc-Aurèle,1881,p. 326). − Loc. adv. ♦ À vif. Avec la chair à nu, douloureusement sensible et vulnérable. (Dict. xixeet xxes.). Plaie à vif. V. plaie A 1 b.P. anal. À l'horizon cette déchirure blanche comme un four à chaux [la baie de Jaïffa], cette falaise à vif qui rompt le profil du dernier cap, le Cap Blanc, c'est la frontière nord de Palestine (Morand, Route Indes, 1936, p. 306).Au fig. Dans un état exacerbé. Être à vif; avoir, mettre les nerfs à vif. Qu'on ne me touche plus à cet endroit-là. Vous voyez bien que je suis à vif! Taisez-vous (Cocteau, Parents, 1938, iii, 5, p. 286). ♦ Au vif. Au point le plus sensible, le plus douloureux. (Dict. xixeet xxes.). Au fig. Piquer, porter, toucher au vif. Piquer, porter, toucher à l'endroit où les atteintes sont ressenties au maximum. Faible et haïssant sa faiblesse, dompté, mais de cœur insoumis, il faisait un circuit éternel, de la haine à l'amour, de l'amour à la haine: tantôt, enragé d'en finir, de porter au vif le couteau, jusqu'au fond même de sa passion, et l'instant d'après, espérant un temps moins orageux, et plus pur (Bourges, Crépusc. dieux, 1884, p. 271).La vanité de François, plus que son cœur, fut piquée au vif (Radiguet, Bal, 1923, p. 131). ♦ Au fig. Dans le vif Tailler, trancher dans le vif. Prendre les résolutions qui s'imposent; sacrifier le superflu et l'accessoire pour sauver l'essentiel. Bientôt obligé de tailler dans le vif, je demandai à M. le ministre de l'Intérieur la permission de mettre en loterie ma maison de campagne (Chateaubr., Mém., t. 3, 1848, p. 23).Entrer dans le vif du sujet. Aller à l'essentiel d'une affaire. Après le diagnostic d'ensemble et les analyses morales que l'on vient de lire, nous entrons dans le vif d'un des sujets les plus embrouillés qui soient (Bremond, Hist. sent. relig., t. 4, 1920, p. 85). − DR. Personne vivante. Tu pourrais me laisser la moitié de l'héritage par donation entre vifs (Maupass., Bel-Ami, 1885, p. 322).L'article 913 du Code civil dit: « Les libéralités, soit par actes entre vifs, soit par testament, ne pourront excéder la moitié des biens du disposant, s'il ne laisse à son décès qu'un enfant légitime (...) » (Jaurès, Ét. soc., 1901, p. 189). B. − 1. [À propos d'une pers.] Élan, ardeur. Nom d'un nom, comme ça donnerait du vif au troupier, d'avoir une madone comme ça (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Idées colonel, 1884, p. 253). 2. [À propos d'une chose] Mordant, éclat. M. de Louvercy (...) prétendait que mon salon était une bergerie (...) que cela était ennuyeux, que cela manquait de vif, et que, de plus, cela manquait de charité (Feuillet, Journal femme, 1878, pp. 216-217). C. − BEAUX-ARTS. Les trois morts et les trois vifs. Représentation souvent reprise au Moyen-Âge et dans laquelle trois morts s'adressent aux vivants pour leur faire prendre conscience de la précarité de la vie (les trois vifs étant trois chevaliers richement caparaçonnés, qui s'arrêtent consternés devant cette effrayante apparition). J'ai fait dessiner par Viollet Leduc la rencontre des trois morts et des trois vifs peinte dans la sacristie (Mérimée, Lettres L. Vitet, 1844, p. 147). ♦ P. anal. (Peindre, prendre, saisir) sur le vif. L'opposition du Nord et du Midi apparaît surtout dans Tartarin sur les Alpes, qu'égaient les silhouettes de la Suisse hôtelière, qu'amplifient les rudes figures, saisies sur le vif, des guides de la montagne (L. Daudet, Qd vivait mon père, 1940, p. 92). D. − ARCHIT. Vif d'une colonne. ,,Fût de cette colonne`` (Noël 1968). E. − MAR. Vif de l'eau. ,,Époque des marées de nouvelles lunes et de pleines lunes`` (Gruss 1978). F. − PÊCHE. ,,Petit poisson vivant dont on se sert comme appât pour pêcher les carnassiers`` (Pollet 1970). Pêcher au vif (Rob. 1985). Rem. Vif, vive est gén. empl. après le subst. sauf dans des empl. figés styl. V. supra I B 2 b. Prononc. et Orth.: [vif], fém. [vi:v]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. « Vivant » A. 1. a) 2emoit. xes. vius masc. cas suj. « vivant » (St Léger, éd. J. Linskill, 137: nez de medre vius); ca 1100 vif id. (Roland, éd. J. Bédier, 2126); 1130-40 subst. (Wace, Conception N.-D., éd. W. R. Ashford, 1764: A vis apareir [en parlant de morts]); 1265 dr. don fet entre vis (Charte ds Du Cange, s.v. associare2); b) 1248 contrefaire [un sujet] al vif (ds Laborde, Notice des émaux du Louvre, t. 2, 1853, p. 542); c) 1269-78 adj. vive [en parlant de l'ymage d'ivuire faite par Pygmalion] (Jean de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 20799); 2. a) ca 1100 trenchier ... cez vestemenz entresque as chars vives (Roland, 1656); 1306 subst. (Joinville, St Louis, éd. N. L. Corbett,145: le venin se feri ou vif [du soudanc]); b) 1404 id. fig. « la partie essentielle d'une chose » (Livre des fais de Bouciquaut, II, 4, éd. D. Lalande, p. 185: Ceste chose bien au vif consideree); c) 1559 id. toucher (qqn) au vif (Amyot, trad. Plutarque, Hommes illustres, Pélopidas, 52, éd. G. Walter, t. 1, 1959, p. 651); d) 1675 id. couper dans le vif (Sévigné, lettre 6 août ds Corresp., éd. R. Duchêne, t. 2, p. 33); 3. a) ca 1130 (en parlant d'animaux) vif aveir (Lois de Guillaume, éd. J. E. Matzke, § 21); b) 1269-78 [plantes] vives (Jean de Meun, op. cit., 18954); 1348 vif bois, bois vif (Arch. nat. J 84, 754 ds Du Cange, s.v. boscus mortuus, vivus), v. aussi mort-bois; 1552 haye vive (Est., s.v. vivo, vivus); 1676 empl. subst. recoupper la tige jusques dans le vif (A. Le Gendre, Manière de cultiver les arbres fruitiers, p. 146); 4. 1204 p. ext. a vois vive (d'apr. FEW t. 14, p. 583a); 1258 par vives vois (doc. Arch. Yonne ds Gdf.); 1623 de vive voix (A. d'Aubigné, Les Tragiques, t. III, p. 81). B. « Qui semble vivre, être en mouvement » 1. ca 1150 vis argent, v. vif-argent; 2. 1225-30 fontaines vives; eves vives (Guillaume de Lorris, Rose, éd. F. Lecoy, 1390; 20440); 1643 subst. le vif de l'eau « grande marée » (Fournier Hydrographie, p. 14); 1678 vive eau « id. » ([Lettre de] Seignelay à Hubert, 7 août ds Jal1); 3. 1247 chalz vive (Image du monde, 138 ds T.-L., s.v. chauz); fin xiiies. [ms.] chauc vive (Henri de Valenciennes, Constantinople, éd. J. Longnon, 665, p. 106, var. D); 4. 1732 mécan. forces vives [Leibnitz] (Fontenelle, Louville ds Littré, s.v. force). C. « (En parlant d'une roche, d'une pierre) mis à nu » fin xives. roce vive (Jean Froissart, Chron., éd. S. Luce, I, 232, t. 3, p. 87); 1636 vive arête (Monet, p. 96b, s.v. arête); 1694 empl. subst. pierre ébousinée jusqu'au vif (Corneille, p. 595a). II. « Qui a de la vie » A. « Intense » 1. domaine psychol., mor. a) ca 1100 par vive force (Roland, 1627); b) ca 1165 par vif bosoing, par vif estoveir (Benoît de Ste-Maure, Troie, éd. L. Constans, 14281; 18878); c) ca 1590 en parlant d'un sentiment (Montaigne, Essais, I, 37, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 232: ce ressentiment bien vif qui est naturellement en moi); 2. a) 1176 « dont la chaleur, la lumière sont intenses » vive brese empl. par image (Chrétien de Troyes, Cligès, éd. A. Micha, 42: D'ax [des Grezois et des Romains] est la parole remese Et estainte la vive brese); xiiies. estanceles vives ardans (Id., Erec, éd. W. Foerster, 3712, var. H); b) 1269-78 « dont l'éclat est vif » couleurs fresches et vives [de fleurs] (Jean de Meun, op. cit., 19930); c) 1690 froid vif (Fur.). B. 1. 1538 « (d'une personne) de grande vitalité, vivacité » (Est., s.v. vivo, vividus: plein de vigueur, vigoureux, vif; s.v. vegeo, vegetus: alaigre, vif, gay); 2. 1753 p. ext. mus. (Rousseau, Dict. mus., Paris, H. Pourrat, t. 1, 1839, p. 95). C. 1538 « (d'une personne, de ses facultés) rapide dans ses opérations » vif et subtil esprit (Est., s.v. acer); 1580 vive imagination (Montaigne, op. cit., I, 26, p. 169). D. a) Ca 1590 « (de propos, de manières) d'ardeur excessive » (Id., ibid., III, 11, p. 1028: La parole vive et bruyante comme est la mienne ordinaire s'emporte volontiers à l'hyperbole); b) 1636 « (d'une personne) id. » (Monet, p. 960a: Il est si vif qu'il estourdit ses parties). Du lat. vivus « vivant, animé », empl. subst. « un vivant; ce qui est vivant » (ad vivum resecare, Columelle); en parlant d'inanimés viva memoria « souvenir vivant », viva vox; viva aqua, vivum saxum « roc vif, naturel »; vivum sulfur, viva cupressus (Ovide, Met., VI, 49; cf. lat. médiév. vivum lignum 1145-71, Cartulaire de Ponthieu, 117 et vivum nemus 1153, Cartulaire de Compiègne, 1, 141 ds Bambeck Boden, p. 15); fig. « animé, vif » (Pline, Ep., VIII, 6, 17: vivus et ingenuus animus); empl. subst. de vivo aliquid resecare « prendre sur le principal, le capital » (Cic., Verr., 3, 118). Fréq. abs. littér.: 10 875. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 18 632, b) 17 298; xxes.: a) 14 256, b) 12 507. Bbg. Jaberg (K.). Soif und die sprachliche Expansion in Nordfrankreich. Z. fr. Spr. Lit. 1911, t. 38, pp. 268-269. − Martin (R.). Chartes et doc. de l'Abbaye de St Magloire. Actes du 4eColloque Internat. sur le Moy. Fr. Publ. par A. Dees. Amsterdam, 1985, p. 109. |