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VIDE, adj. et subst. masc.
I. − Adjectif
A. −
1. Qui ne contient rien de concret; p. ext., qui est dépourvu de son contenu. Anton. empli, plein, rempli. Armoire, boîte, coffre, valise, vitrine vide; assiette, bouteille, tasse, verre vide; emballage, pot de confiture vide; appartement, pièce vide (sans meubles); espace vide entre deux colonnes; parties vides d'un édifice; récipient à moitié, aux trois quarts vide. Les plats vides couvraient la table, et un nombre prodigieux de pots de bière, les uns vides, les autres pleins, attestaient qu'ils étaient là depuis longtemps (Karr, Sous tilleuls, 1832, p. 261).Entre chaque pile [de briques], on laisse un espace égal à l'épaisseur d'une brique et entre chaque groupe de 8 piles, on laisse un espace vide égal à 5 fois l'épaisseur d'une brique; cet intervalle sera la base du foyer (Bourde, Trav. publ., 1928, p. 132).
Loc. verb.
Avoir l'estomac vide. Ne pas avoir d'aliments dans l'estomac; p. ext., être affamé. Sous les peupliers, la position devenait intenable (...). Le pis était qu'on avait l'estomac vide, le repas du soir ayant consisté en deux betteraves pour les six hommes (Zola, Débâcle, 1892, p. 444).
(Avoir) le ventre vide. Être affamé. Nous traînions sur le port depuis des semaines, le ventre vide, les pieds vannés, sales et hirsutes (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 72).
Avoir les mains vides. V. main 1reSection I D 1 a.Avoir la bourse vide. V. bourse1.
[En parlant de l'enveloppe, de la coque d'un végétal, d'un animal] Qui a été débarrassée de la matière vivante qui la remplissait. Synon. creux.Cosse de pois vide; coquille de noix vide. Un tapage, de l'autre côté du mur, lui coupa la parole. C'étaient des jurons d'homme, des pleurs de femme (...), avec des coups sourds qui sonnaient comme des heurts de courge vide (Zola, Germinal, 1885, p. 1228).Certaines zones sont plus peuplées que d'autres, les courants accumulent les coquilles vides en certains points (Combaluzier, Introd. géol., 1961, p. 113).
En partic.
PHILOS. ANC. [En parlant de l'espace] Inoccupé par la matière. (Dict. xixeet xxes.).
SC. PHYS. [En parlant d'un espace clos] Qui contient une matière raréfiée. Après plusieurs essais, il [Lee de Forest] fut amené à placer dans une ampoule vide une électrode chaude et une électrode froide qu'il reliait, respectivement à la terre et au circuit d'utilisation, en série avec une batterie (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 268).
[En parlant d'un milieu, d'une solution] Optiquement vide. Au travers duquel l'ultramicroscope ne permet de déceler aucune suspension. Les solutions des sels alcalins et alcalino-terreux sont seules optiquement vides (Gasnier, Dépôts métall., 1927, p. 186).
Spécialement
INFORMAT. ,,Qui caractérise une information nulle, dont il ne faut pas tenir compte ou non porteuse de sens`` (Bureau 1972).
LING. Mot vide. Mot qui n'est pas chargé d'une fonction sémantique, dont le rôle est uniquement d'indiquer, de préciser ou de transformer la catégorie des mots pleins et de régler leurs rapports entre eux (d'apr. Tesn. 1965, p. 53). Synon. mot-outil (rem. s.v. outil); anton. mot plein*.Ainsi le télégramme français « Arriverai Paris demain train huit heures » se comprend aisément comme « j'arriverai à Paris demain par le train de huit heures », tandis que les mots vides de cette phrase n'auraient, à eux seuls, aucun sens; j', à, par, le, de (Tesn. 1965, p. 54).
LOG. Occurrence vide. Occurrence ,,dont le remplacement ne transforme pas la valeur de vérité de l'énoncé où elle se trouve`` (GDEL).
MATH. Ensemble vide. Ensemble ne contenant aucun élément. Il existe un ensemble et un seul n'ayant aucun élément; on l'appelle ensemble vide et on le note ø (Chamb.1981).
NAV. FLUVIALE. Bateau vide. Synon. bateau lège*.La vitesse des convois et des bateaux est actuellement voisine de : 3,5 kmh pour les bateaux en charge, isolés; 4, 5 kmh pour les convois de deux péniches chargées; 6, 5 kmh pour les bateaux vides (Nav. intér. en Fr., 1952, p. 7).
ZOOL. [En parlant d'une jument] Qui n'est pas fécondée. (Ds St-Riquier-Delp. 1975). Anton. plein (v. ce mot I A 1 b).
2. Où il n'y a personne, qui est inoccupé. Synon. désert, libre, vacant ; anton. occupé.Appartement, chambre, pièce vide; chaise, fauteuil, lit, trône vide; autocar, wagon vide; allée, boulevard, rue vide; scène de théâtre vide (soit avant l'entrée des acteurs, soit un court instant au cours d'un spectacle). J'aime l'isolement, non la solitude. Il me plaît d'entendre aller et venir autour de moi alors que je suis seul dans la pièce où j'écris, mais une maison vide me cause toujours un certain malaise (Green, Journal, 1954, p. 260).
P. exagér.
Où il y a peu de monde. Synon. désert, où il n'y a pas un chat (fam., v. chat1).Les magasins, les rues sont vides à cette heure; Paris, les cafés, les salles de spectacles sont vides en cette saison:
[L'officier] donna le billet à Alain. − Tu l'échappes belle, mon garçon. Allez! file, voilà ton sauf-conduit. Jamais la vie ne leur avait paru si belle qu'au long du chemin qui les ramenait vers Avelghem, libres. Le pays était vide et désert, les maisons pillées (...). On n'avait pas mangé depuis la veille (...). Mais on venait d'échapper à la mort. On se sentait vivre. Et la guerre était finie. Van der Meersch, Invas. 14, 1935, p. 435.
Qui semble complètement désert et sans vie du fait de l'absence d'une personne aimée. Elle annonça à René et à Alix qu'elle partirait pour Paris le lendemain (...). Ne reste pas longtemps, maman Laure, la maison est trop vide sans toi (Daniel-Rops, Mort, 1934, p. 449).
CHASSE, VÉN. Enceinte, couvert, étang vide. Enceinte, couvert, étang qui ne contient pas de gibier (d'apr. Duchartre 1973).
3. Qui n'est pas occupé par quelque chose; dont rien ne vient rompre l'uniformité. Synon. dénudé, dépeuplé, nu2; anton. encombré, peuplé, rempli.Mer, plaine vide; grands espaces vides; terres vides. On était aux premiers jours de novembre, le vent d'est avait apporté déjà une bourrasque de neige, il faisait très froid, entre les quatre murs vides, sur le carreau nu (Zola, Débâcle, 1892, p. 505).Aussi loin que porte mon regard, la campagne est vide (Mauriac, Nouv. Bloc-Notes, 1960, p. 367).
Poét. Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux Ne retiendra ce cœur qui dans la mer se trempe Ô nuits! ni la clarté déserte de ma lampe Sur le vide papier que la blancheur défend Et ni la jeune femme allaitant son enfant. Je partirai! (Mallarmé, Poés., 1898, p. 38).
B. − Au fig.
1. [En parlant d'un espace de temps] Qui n'est pas occupé par une activité. Anton. plein, rempli.Dimanche d'hiver vide et triste; soirée vide; heure, moment, temps vide. La dernière soirée de l'année (...) Cette année a été pour moi si monotone, si peu remplie, si vide, qu'elle m'a semblé étonnamment courte (Loti, Journal, 1878-81, p. 282).Pour ma part, je me sens écrasé d'ennui après une longue journée complètement vide [à l'armée] (Green, Journal, 1942, p. 258).
P. ext. Qui n'est marqué par aucun événement important. Il faut [après le IVesiècle] (...) traverser de longs siècles vides; ils comptent pourtant dans la formation de notre art (Hourticq, Hist. art, Fr., 1914, p. 4).
2. [En parlant d'une pers.]
a) Qui se sent privé de vitalité, qui est incapable de réfléchir, d'agir. Nous allons causer de tout cela et je me déciderai, mais je me sens très vide et très fatigué, et je ne suis pas gai (Flaub., Corresp., 1863, p. 324).Quand Anny m'a quitté, d'un seul coup, d'une seule pièce, les trois ans se sont écroulés dans le passé. Je n'ai même pas souffert, je me sentais vide (Sartre, Nausée, 1938, p. 88).
(Avoir) la tête, le crâne, le cerveau, l'esprit vide. Ne plus jouir de toute sa présence d'esprit, se sentir incapable de réfléchir ou d'agir (à la suite d'un choc émotif ou d'une grande fatigue). Je ne raisonnais plus (...). Et je demeurai immobile le cerveau vide, le cœur battant (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Morin, 1882, p. 853).Il revenait surtout à cet instant (...) où il avait senti drôlement que tout son être se vidait, que son crâne était vide, que son cœur n'avait plus de sang (Genevoix, Raboliot, 1925, p. 40).Nous marchions la tête vide, les yeux douloureux de leur excès de fixité, les jambes molles (Gracq, Syrtes, 1951, p. 164).
(Avoir) le cœur vide. Être dénué de tout sentiment, de toute vie affective. Jamais son cœur vide et altier n'avait goûté les douceurs de la famille (Sand, Valentine, 1832, p. 98).J'ai le cœur affreusement vide (Loti, Journal, 1878-81, p. 275).
Regard, yeux vide(s). Regard où n'apparaît aucune expression. Elle regardait les maisons, les gens (...) avec des yeux vides qui ne voyaient rien (Maupass., Fort comme la mort, 1889, p. 41).Épuisé (...), le socialiste (...) promena un regard vide sur les collègues qui l'attendaient (Vogüé, Morts, 1899, p. 377).
Avoir une case vide. V. case2.
b) Qui manque de profondeur, qui est dépourvu de qualités morales, intellectuelles. Synon. futile, inintéressant, insignifiant, superficiel.La femme du monde est vide d'ordinaire; avec les convenances pour lois, l'opinion pour guide, le scandale pour crainte, la toilette pour pensée (Péladan, Vice supr., 1884, p. 55).Pozzi, autre chirurgien (...) ne m'intéresse pas du tout (...). Il est bellâtre, pommadé, bavard et vide (L. Daudet, Salons et journaux, 1917, p. 189).
3. Qui manque d'intérêt, de caractère, de densité. Synon. creux, futile, inintéressant, plat1, stérile, superficiel; anton. plein.Discours, discussion, existence, livre, style vide; paroles, propos vides. Je hais de plus en plus chaque jour les grands hôtels, les grandes villes, les grands seigneurs et les grands laquais. Tout cela est insolent, vide et creux (Hugo, Fr. et Belg., 1885, p. 135).Tout le matin, il pleura. Il connut pour la première fois l'affreux chagrin de l'absence. Tourment intolérable pour tous les cœurs aimants. Le monde est vide, la vie est vide, tout est vide (Rolland, J.-Chr., Matin, 1904, p. 206).
C. − Vide de.Qui est dépourvu de. Synon. dénué de, privé de, sans.Appartement vide de tous ses meubles; rue vide de voitures; monde vide de Dieu; mots vides de sens; livre vide d'idées; existence vide d'amour; regard vide d'expression. Le curé disait la messe, et il éprouvait une souffrance indicible, en devinant la solitude derrière lui, autour de lui, partout: solitude de l'église vide de fidèles; solitudes des âmes vides de la grâce de Dieu (R. Bazin, Blé, 1907, p. 178).Vous êtes vide de tout, et d'abord de vous-même. Vous êtes petit, et rapetissez tout à votre mesure (Montherl., Reine morte, 1942, i, 1ertabl., 3, p. 145).
II. − Subst. masc.
A. −
1. SCIENCES
a) PHILOS. ANC. Espace pur que l'on suppose inoccupé par de la matière. (Dict. xixeet xxes.). Synon. vacuité, vacuum.Le vide et le plein.
La nature a horreur du vide. [Aphorisme de ceux qui, avant les expériences de Toricelli et Pascal, soutenaient que le vide n'existait pas] Aristote connaissait la pesanteur de l'air, cependant il soutenait que l'eau ne s'élevait dans un tuyau sans air que parceque la nature avait horreur du vide (Bern. de St-P., Harm. nat., 1814, p. 138).
P. anal. Une nouvelle réalité se précipite nécessairement à la place de celle qui vient de disparaître; car la nature a horreur du vide (J. de Maistre, Constit. pol., 1810, p. 77).Si le texte est unique de sa catégorie, il n'est pas restituable, et il le restera (...). Il ne faut pas restituer n'importe quoi (...); l'épigraphiste doit être insensible à l'horreur du vide (L'Hist. et ses méth., 1961, p. 487).
b) SC. PHYS.
Vide absolu, parfait. Espace clos dépourvu de matière. Il est impossible d'obtenir un vide parfait, puisque la matière qui entoure l'espace considéré y exerce une pression de vapeur définie, aussi emploie-t-on généralement ce terme pour désigner un espace qui contient de l'air ou un autre gaz à très basse pression (Uv.-Chapman1956).
Espace clos contenant une matière raréfiée. Vide imparfait, relatif; vide pneumatique (obtenu à l'aide d'une machine pneumatique); appareil à faire le vide (par aspiration de l'air); pompe à vide; tube à vide; mesurer le degré du vide (à l'aide de manomètres); produire du vide (à l'aide de pompes, de trompes). Un vide très poussé est fait dans la cornue, de telle sorte que le magnésium produit, distille et vient se déposer à l'état solide dans la partie haute de la cornue (Guillet, Techn. métall., 1944, p. 68).D'après la pression résiduelle P du gaz, on distingue le vide grossier (P = 1 torr), le vide moyen (de 1 à 10-3torr), le vide poussé (de 10-3à 10-6torr), l'ultravide (de 10-7à 10-12torr). On estime à 10-18l'ordre de grandeur du vide des espaces intersidéraux (Mathieu-KastlerPhys.1983).Nettoyage* par le vide (vieilli).
Vide barométrique*.
Vide moléculaire. État d'un milieu où la matière est suffisamment raréfiée pour que les molécules ne se rencontrent que très rarement. (Dict. xxes.).
Vide optique. État d'un milieu caractérisé par le fait qu'aucun appareil optique très puissant n'y décèle aucune particule de matière. On (...) distingue trois catégories principales:les vacuoles de digestion,les vacuoles de sécrétion,les vacuoles paraplasmiques proprement dites qui donnent à l'ultramicroscope une impression de vide optique (Husson, Graf, Biol. gén., 1965, p. 49).
CH. DE FER. Frein à vide. Type de frein que l'on desserre en faisant le vide dans la conduite et que l'on serre en rétablissant la pression atmosphérique. Le frein à vide fonctionne par l'action de la pression atmosphérique qui agit à la partie inférieure d'un piston se déplaçant dans un cylindre vertical dans lequel on fait le vide (Bailleul, Matér. roulant ch. de fer, 1951, p. 143).
CONSTR. Essorage par le vide. ,,Procédé de bétonnage consistant à opérer une succion, au moyen d'une pompe à vide spéciale, au travers de perforations dans les coffrages munis de toiles, de manière à enlever l'eau en excédent dans le béton`` (GDEL).
Loc. adv. Sous vide. [En parlant du traitement d'un produit] Que l'on effectue en l'absence de gaz dans un milieu clos. Emballage, manipulation sous vide. Grâce au procédé de la cuisson des aliments sous vide, les parfums (...), l'assaisonnement sont maintenus dans le sachet ou la barquette pour la plus grande joie de nos papilles (Le Figaro Magazine, 20 janv. 1990, p. 144, col. 1).
PÉTROL. Distillation sous vide. ,,Fractionnement de produits lourds, pour lequel il est nécessaire de faire le vide dans l'appareil de distillation`` (GDEL).
2.
a) Lieu, espace où il n'y a rien. Synon. néant.[Il] revint sur ses pas et se mit à remonter le boulevard. La caravane s'était évanouie. Le silence et le vide à perte de vue: un gouffre horizontal (Sartre, Mort ds âme, 1949, p. 81).
[Suivi d'un compl. du nom] Le vide de la cour, de la salle, de la maison, des bâtiments. Le plus grand nombre, dans leur hâte, dans la certitude désespérée que tout serait détruit, laissaient les vieilles demeures ouvertes, les fenêtres et les portes béantes sur le vide des pièces déménagées (Zola, Débâcle, 1892, p. 39).Le vide de ces rues, où seul le bruit de nos pas traîne sur le pavé raboteux, m'étonne agréablement (Vercel, Cap. Conan, 1934, p. 46).
Loc. verb.
Faire le vide (dans un lieu). Éloigner tout élément matériel ou humain. Il restait debout, sur le seuil, retenant sa respiration. Son père, cette chose inanimée... Les bras à demi allongés, les mains doucement jointes. Ennobli. Si calme!... On avait fait le vide autour de cette parade: les sièges avaient été poussés le long des murs (Martin du G., Thib., Mort père, 1929, p. 1304).
Faire le vide (autour de soi, de qqn). Éviter ses amis, écarter toutes les relations de quelqu'un, contribuer à son isolement. Il fit le vide autour de lui. Christophe s'en chargeait, de lui-même. Il ne contentait personne, n'étant d'aucun parti, ou mieux, étant contre tous (Rolland, J.-Chr., Foire, 1908, p. 773).Bals, visites, casinos, je refusai tout. J'ai même déclaré, pendant un certain temps, que j'étais fiancée, afin de faire le vide autour de moi (Montherl., Lépreuses, 1939, p. 1446).
Empl. pronom. Vous le reconnaîtrez aux plaies hideuses dont son corps est couvert; sur son passage, la foule s'écarte, autour de lui se fait le vide, car chacun fuit son approche et jusqu'à l'air qu'il respire (Monod, Sermons, 1911, p. 192).
Au fig. Faire le vide (en soi, dans son esprit). Essayer de ne plus penser à rien. Voulez-vous essayer votre capacité intuitive? Avant de sortir de chez vous, faites le vide dans votre esprit (...) essayez de réaliser cet état de blanc intérieur, d'écran vide d'images, que connaissent et savourent les rêveurs et les musardiers (L. Daudet, Monde images, 1919, p. 89).J'étais là, à me torturer de questions, pendant qu'il reposait tranquillement, loin de ses pensées: c'était trop injuste! J'essayai de faire le vide en moi, mais non, je ne pouvais pas dormir. Je me levai sans bruit (Beauvoir, Mandarins, 1954, p. 456).
b) En partic.
α) Partie de l'espace qui s'étend en profondeur. Avoir les jambes dans le vide; tomber dans le vide; regarder le vide; être attiré par le vide; avoir peur du vide. Suarès me parle d'une femme sujette au vertige et qui cependant n'a pas craint de s'élancer dans le vide en parachute (Green, Journal, 1937, p. 120).
CONSTR. [En parlant d'un mur] Tirer, pousser au vide. Perdre son aplomb, déverser. [On nomme] étrésillon [une] pièce de bois qu'on place entre deux murs qui poussent au vide (Robinot, Vérif., métré et prat. trav. bât., t. 2, 1928, p. 31).
β) L'espace, considéré indépendamment de ce qui l'occupe. Fixer le vide.
Loc. verb. Dans le vide.
Regarder dans le vide; avoir le regard, les yeux (perdus) dans le vide. Regarder sans voir, soit par lassitude ou fatigue, soit parce que l'on est trop absorbé par ses pensées. Son visage avait durci et vieilli. Il regardait dans le vide d'un air las (Sartre, Mort ds âme, 1949, p. 127).Un visage étrange, au regard de fou, (...) fixe le vide avec une tristesse infinie (Huyghe, Dialog. avec visible, 1955, p. 311).
Au fig.
Parler dans le vide. Tenir des propos qui n'intéressent personne ou qui n'aboutissent à rien. Elle me regardait avec extase, mais je voyais que sa tête n'y était plus, et que je parlais dans le vide (Loti, Aziyadé, 1879, p. 96).Henri n'avait aucune envie de rompre avec les communistes: mais il ne voulait pas non plus se mentir. Il se leva: « Toute la question c'est de savoir si George a dit vrai ou non. En attendant, on parle dans le vide. − C'est bien mon avis », dit Dubreuilh. Lambert et Samazelle sortirent avec Henri (Beauvoir, Mandarins, 1954, p. 299).
(Faire qqc.) dans le vide. Faire quelque chose en pure perte, sans que cela soit suivi d'effet. Promettre dans le vide. Pendant quinze nuits d'angoisse, elle avait supplié dans le vide; elle aurait tout donné, sa maison, sa santé, dix ans de vie pour sauver la paix (Sartre, Sursis, 1945, p. 322).
3. Souvent au plur.
a) Partie d'un objet non occupé par un élément matériel. Synon. cavité, espace1, fente, fissure, ouverture, trou.Vide central d'une cartouche; boucher un vide dans un mur; combler, remplir les vides d'une charpente. Des vides s'allongeaient dans les casiers, des livres qui n'étaient plus calés par les autres gisaient, étalés dans des amas de poussière, sur les planches (Huysmans, Oblat, t. 2, 1903, p. 208).Les enfants ont brisé six carreaux sur dix; on a tendu de la cretonne sur les vides (Gide, Journal, 1917, p. 618).
Spécialement
ARCHIT. Ouverture, baie pratiquée dans un mur; toute partie d'un bâtiment qui n'est pas occupée par de la construction. Anton. plein.Le palais du Doge offre des entrelacs reproduits dans quelques autres palais, particulièrement au palais Foscari. Les colonnes soutiennent des cintres ogives; ces cintres laissent entre eux des vides: entre ces vides l'architecte a placé des rosaces (Chateaubr., Mém., t. 4, 1848, p. 340).L'art de l'architecture répartit avec harmonie dans une façade pleins et vides. Les pleins dominent dans l'architecture romane, les vides dans le gothique (Vogüé-Neufville1971).
BÂTIMENT
Vide d'air, de construction. Espace aménagé dans les cloisons d'un bâtiment. (Dict. xxes.).
Vide sanitaire. Espace contenu et ventilé, ayant une hauteur réglementaire minimale de 20 cm, que l'on aménage entre le sol et les planchers des bâtiments construits sans sous-sol. Elle est élégante, livrée avec un revêtement de brique crépie (...). C'est un vaste trois-pièces dont nous avons beaucoup aimé la double baie de plain-pied sur le jardin (...). Elle est construite sur vide sanitaire ventilé (Écho de la mode, 28 avr. 1968, p. 71, col. 2).
CARR. Cube au vide. ,,Mesure du tonnage des matériaux extraits d'une carrière, qui consiste à relever périodiquement l'emplacement du front de taille, pour déduire géométriquement le vide créé entre deux relevés successifs`` (Lar. Lang. fr.).
PEINT. Partie d'un tableau que l'artiste a (volontairement ou non) conçu peu rempli par le dessin, la couleur. Tout autre est le climat de l'œuvre tourangelle [la Pietà de Jean Fouquet] : un tableau compact, étouffé, sans un vide, une frise remplie d'agenouillements et de figures penchées, comme une chambre où il y a un mort (Gillet, Art fr., 1938, p. 52).
SYLVIC. Espace dépourvu d'arbres dans une forêt ou dans un endroit reboisé. En 1963 on trouvera encore dans la coupe 13 un certain nombre de places de semis de chêne qui pourront être sauvées par un dégagement énergique. L'ensemble de ces places ne représentera sans doute pas la surface prévue du 1/5 de la parcelle et on complétera en installant dans les vides quelques bouquets résineux (Cochet, Bois, 1963, p. 104).
En partic.
Partie de l'espace où il manque quelque chose. Il y a un vide dans cette pièce. Les vides entre les candélabres étaient comblés par les bouquets, en sorte que, là où il n'y avait pas une lumière, il y avait une fleur (Hugo, Misér., t. 2, 1862, p. 641).Il s'agissait (...) de nouveaux fusains à planter dans les vides des massifs (Châteaubriant, Lourdines, 1911, p. 11).
Partie de l'espace qui sépare deux groupes. Par instants, un flot de foule, la sortie de quelque théâtre, passait. Mais des vides se faisaient bientôt, et il venait, sous la fenêtre, des groupes de deux ou trois hommes qu'une femme abordait (Zola, Curée, 1872, p. 454).L'armée von Hausen engagée partie devant la droite de Foch, partie contre la gauche de l'armée de Langle, ne sut pas pénétrer dans le vide de 40 kilomètres qui existait entre ces deux armées, brèche que masquait bien imparfaitement notre 9e division de cavalerie (Joffre, Mém., t. 1, 1931, p. 405).
b) Place, poste devenu vacant par le départ ou le décès d'une personne. Nos troupes, qui avaient constamment combattu et marché, étaient fatiguées et avaient besoin de combler les vides creusés dans leurs rangs (Joffre, Mém., t. 1, 1931, p. 358).
Vide politique. Absence de personnalité politique susceptible de faire face à une situation donnée. Mais il est un danger auquel ne pense pas M. Perès. C'est la tentation que peut susciter, chez certains dirigeants arabes, le sentiment qu'il existe un vide politique en Israël (...). Si la mort de Lévi Eshkol a ouvert en Israël ce qui ressemble à une crise larvée, il pourrait être fatal que ses voisins la prissent pour une crise nationale (L'Express, 3 mars 1969, p. 56, col. 1).
c) Interruption, manque dans une continuité. Synon. manque1.Mardi, soupé chez MmePrugnières. Mercredi entendu Sivori le grand violoniste, jeudi fait le tour du Salève. Mais en attendant, n'ayant pas de cahier, j'ai laissé un vide se faire dans mon journal. La moindre maille rompue dans le filet devient bien vite un gros trou (Amiel, Journal, 1866, p. 509).Être historien, c'est au contraire ne jamais se résigner. C'est tout tenter, tout essayer pour combler les vides de l'information (L. Febvre, Vers une autre hist., [1949] ds Combats, 1953, p. 428).
Vide juridique. Absence de législation sur un point particulier. Depuis le début de l'année, la France s'est dotée d'une loi destinée à combler le vide juridique qui empêchait de punir les malveillances liées à l'informatique (...). Cette loi [la loi Godfrain] leur impose [aux entreprises] désormais de protéger les informations relatives aux personnes physiques et aux personnes morales (Temps réel, oct. 1988, p. 39, col. 2).
B. − Au fig.
1. Espace de temps inoccupé. Synon. creux, trou.Les vides d'une journée. « Je n'ai rien à faire cet après-midi,si j'allais le voir? » (...) Cette visite tromperait un peu le vide des heures qu'il allait passer tout seul (Bourget, Actes suivent, 1926, p. 113).
P. ext. Espace de temps qui sépare deux personnes. Je ne savais plus (...) comment combler (...) ce vide énorme de deux années qui mettait entre nous comme un abîme de secrets (Fromentin, Dominique, 1863, p. 257).
2. Perte, manque causé(e) par l'absence ou la disparition d'une personne reconnue pour ses compétences ou d'un être cher. Grand vide laissé par la mort de qqn, par un départ. Rimbaud (...) n'est plus là? Vide affreux! (Verlaine, Corresp., t. 1, 1872, p. 80).
3. Sentiment d'insatisfaction, de lassitude provoqué le plus souvent par une déception, un manque d'intérêt aux choses de la vie. Vide intérieur; avoir un sentiment de vide. Je sens en moi un vide immense et rien ne me distrait (Balzac, Lettres Étr., t. 2, 1843, p. 196).Elle se sent au cœur une tristesse, une lassitude, un grand vide (A. Daudet, Crit. dram., 1897, p. 40).
4. Sentiment d'absence durant lequel un humain ne pense plus, n'agit plus. Elle s'endormit. Elle sortit en criant d'un cauchemar, qu'elle essaya vainement de se rappeler. Rien qu'un vide douloureux dans sa tête, ses dents serrées, ses membres crispés, de l'épouvante (Arland, Ordre, 1929, p. 312).
5. Caractère de ce qui est dénué d'intérêt, de sérieux, de valeur. Synon. futilité, inanité, néant, vacuité, vanité.Le vide d'une existence fastueuse; le vide d'un discours, d'une discussion, des idées. Les aides de camp, pour la plupart vrais officiers de salon, étaient affectés au service personnel des maréchaux et des généraux. Sous des dehors brillants, ils cachaient le vide de leurs fonctions (Clemenceau, Iniquité, 1899, p. 413).Il m'est arrivé de souper cinq ou six fois à table d'hôte en compagnie de vingt à trente personnes, marchands, négociants, officiers, etc. Je ne saurais rendre l'insignifiance, le vide de la conversation (Benda, Trahis. clercs, 1927, p. 252).
Loc. fam. C'est du vide. C'est un mensonge, une futilité. Synon. fam. c'est du vent*.Sa déchéance, ses lamentations, c'étaient des mensonges, du vide, il s'était poussé dans le vide, à la surface de lui-même pour échapper à la pression insoutenable de son véritable monde (Sartre, Âge de raison, 1945, p. 179).
III. − Loc. adv. À vide
A. − [En parlant d'un véhicule] Sans rien contenir. Diligence, train à vide. C'est un grand chaland qui remonte le fleuve à vide, et qui semble voler sur les eaux (Moselly, Terres lorr., 1907, p. 295).Vers le soir, des camions venus à vide quittent le village, chargés de meubles, de bicyclettes, de radios (Triolet, Prem. accroc, 1945, p. 408).
Passage à vide. V. passage1II A 2 c β.
B. − [En parlant d'un appareil, d'un moteur] Sans produire l'effet ou le résultat normalement attendu. Marche à vide d'un appareil. C'est le freinage électrique; notre moteur lancé à vide aurait mis plusieurs minutes à s'arrêter dans les conditions ordinaires, à condition toutefois qu'il soit bien graissé et que ses balais soient peu serrés (Soulier, Gdes applic. électr., 1916, p. 74).
Au fig. Sans être suivi d'effet. La vérité aussi est une passion. Quand l'instinct s'étiole derrière elle, la pensée tourne à vide (Mounier, Traité caract., 1946, p. 609).
C. − MUS. Corde à vide (d'un instrument à cordes). Corde que l'on fait résonner sur toute sa longueur. Jouer à vide sur la corde de mi du violon. Dans l'indication du doigté, la corde à vide [d'un instrument] se marque par un zéro (BrenetMus.1926, p. 27).
Prononc. et Orth.: [vid]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. I. Adj. 1. a) ca 1100 voide « qui ne contient aucun objet perceptible à la vue, aucun corps solide ou liquide » (Roland, éd. J. Bédier, 1507); b) ca 1200 avoir le ventre vide (Renart, éd. M. Roques, X, 11418: Que tu n'as pas le vantre vit); c) ca 1261 a vuide main « sans rien apporter » (Rutebeuf, Le Mariage Rutebeuf, 112 ds Œuvres compl., éd. E. Faral et J. Bastin, t. 1, p. 551); 1559 les mains vuides (Amyot, Cam., 19 ds Littré); 2. a) 1160-74 vide de + compl. concr. ou abstr. « qui ne renferme pas de, qui est dépourvu de » (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, append., 318, t. 2, p. 319); b) 1670 vide de sens (Bossuet, Oraison funèbre d'Henriette d'Angleterre, p. 666); 3. ca 1170 « (lieu) sans occupants, (place) où il n'y a personne » (Rois, éd. E. R. Curtius, p. 41); 4. a) ca 1200 avoir la tête, le cerveau vide « être étourdi, se sentir faible, du fait de la fatigue, du surmenage, du manque de nourriture » (Renart, éd. E. Martin, IX, 582: Le chief ai vuit et estoné); b) 1690 avoir des chambres vuides dans sa tête « être un peu fou » (Fur.); c) 1718 cerveau vuide, teste vuide « qui ne dispose plus de tous ses moyens intellectuels, qui a de la difficulté à réfléchir, à lier ses idées » (Ac.); d) av. 1776 tête vide, esprit vide « sans idées, sans pensées » (Mllede Lespinasse, Lett., t. 1, p. 216 ds Littré: ma tête est vide comme une lanterne); e) 1871 regard vide « regard sans expression » (Zola, Fortune Rougon, p. 231); 5. ca 1210 au fig. « (personne) qui manque de fond, de ressources intellectuelles ou affectives » (Guiot de Provins, Bible, 1873 ds Œuvres, éd. J. Orr, p. 68); 6. ca 1265 au fig. « qui manque de contenu, de densité, qui est dénué de sérieux, d'intérêt véritable » (Brunet Latin, Trésor, éd. F. J. Carmody, II, CXXVI, p. 310: cele foi est wide ki est sans oevre); 7. a) av. 1593 « (espace de temps) qui n'est pas rempli par une occupation, ou qui est consacré à des activités futiles, sans intérêt » (Amyot, Epît. ds Littré); b) 1681 p. ext. « qui n'est marqué par aucun fait saillant ou événement important » (Bossuet, Discours sur l'hist. univ., I, 12, p. 154); 8. 1647 philos., sc. « (espace) qui ne renferme aucune réalité matérielle, aucun corps de quelque nature qu'il soit » (Descartes, Lettre à Chanut, 6 juin ds Œuvres philos., éd. F. Alquié, t. 3, p. 737); 9. 1848 « (surface, étendue) qui est nue, qui n'est occupée par aucun élément susceptible de rompre son uniformité » (Chateaubr., Mém., t. 4, p. 181); 10. 1960 math. ensemble vide (Bourbaki, Hist. math., p. 18). II. Subst. 1. ca 1280 « partie d'une armure qui laisse le corps découvert » (Girart d'Amiens, Escanor, éd. H. Michelant, 19221); 2. ca 1377 philos. « absence de toute réalité matérielle dans un espace donné; espace pur, supposé inoccupé par la matière » (Oresme, Livre du Ciel et du Monde, éd. A. J. Denomy et A. D. Menut, p. 160); 3. a) 1611 « espace plus ou moins important qui n'est pas ou n'est plus occupé par un élément matériel » (Cotgr.); b) 1636 archit. « partie d'un bâtiment qui n'est pas occupée par de la construction, de la maçonnerie, etc. » (Monet); c) 1846 peint. « partie d'un tableau qui n'est pas suffisamment remplie » (Baudel., Salon, p. 126); d) 1964 vide sanitaire (Lar. encyclop.); 4. a) 1647 phys. « absence de corps matériel, de quelque nature qu'il soit, dans un espace déterminé » (Pascal, Expériences nouvelles touchant le vuide [titre], Paris); b) 1855 vide barométrique (Littré-Robin); 5. av. 1662 « sentiment d'insatisfaction, de lassitude, sans cause immédiate, dû à l'absence d'occupation, au manque d'intérêt intellectuel ou affectif » (Pascal, Pensées, 622 ds Œuvres compl., éd. L. Lafuma, 1963, p. 587); 6. a) 1675 « espace, lieu où il n'y a rien de perceptible, où l'œil ne rencontre aucun objet, aucun être vivant » (Bossuet, La Vallière ds Littré); b) 1694 tirer, pousser au vide « (en parlant d'un mur) perdre son aplomb » (Corneille (Th.)); c) 1868 « espace qui s'étend en profondeur et où le regard ne découvre aucun objet matériel propre à servir d'appui » (Annuaire du Club alpin suisse, p. 90 ds Quem. DDL t. 27); d) 1872 faire le vide autour de qqn « le fuir, contribuer à son isolement » (Littré); e) 1879 parler dans le vide « parler sans être écouté ou sans susciter le moindre intérêt » (Loti, Aziyadé, p. 96); f) 1882 regarder dans le vide « diriger son regard dans l'espace sans fixer précisément aucun objet » (Zola, Pot-Bouille, p. 66); 7. 1680 « perte, disparition de quelqu'un ou de quelque chose, ressentie comme une privation, un manque » (Mmede Sévigné, Corresp., éd. R. Duchêne, t. 2, p. 892); 8. a) 1685 « chose vaine, sans valeur; néant » (Bossuet, Oraison funèbre d'Anne de Gonzague, p. 301); b) 1690 « caractère de ce qui manque d'un contenu substantiel, de ce qui est dépourvu d'intérêt, de sérieux, de valeur réelle » (Fur.); 9. 1704 « interruption, lacune dans une continuité temporelle, dans les occupations » (Vauban, Projet d'une dixme royale, p. 99 ds Littré). III. A vide 1. a) 1283 courre a vuit « (en parlant d'un moulin) tourner sans qu'il n'y ait de grain » (Philippe de Beaumanoir, Coutumes Beauvaisis, éd. A. Salmon,1141, t. 1, p. 93); b) 1538 « sans le contenu possible ou prévu » (Est. ds FEW t. 14, p. 589b); 2. a) av. 1660 au fig. « sans effet utile » (Scarron, Œuvres, t. 7, p. 259 ds Littré); b) 1876 « sans produire le résultat normal » (Lar. 19e); 3. 1701 mus. toucher à vide « jouer d'un instrument en laissant une corde vide sur toute sa longueur » (Fur.); 1832 jouer à vide (Raymond). Vuide, forme fém. de vuit (voit, voide dans les dial.), att. jusqu'au xves., qui est issu du b. lat. *vocitus, de la famille de vocuus « vide », lat. class. vacuus « vide, inoccupé, libre (au propre et au fig.); sans réalité, sans valeur », forme que l'on restitue d'apr. vocivus « vide », att. chez Plaute à côté de vacivus « id. », v. vacive. Fréq. abs. littér.: adj. 6 175; subst. 3 303. Fréq. rel. littér.: adj. xixes.: a) 5 735, b) 8 232; xxes.: a) 10 587, b) 10 584; subst. xixes.: a) 3 004, b) 4 247; xxes.: a) 5 633, b) 5 824. Bbg. Quem. DDL t. 27, 41. − Thomsen (V.). Étymol. Romania. 1875, t. 4, pp. 257-262.