| VERVEINE, subst. fém. A. − 1. BOT. Plante dicotylédone de la famille des Verbénacées, caractérisée par une tige rameuse, quadrangulaire, par des feuilles opposées ou verticillées, dentées, par de petites fleurs à corolle tubuleuse, à cinq divisions, et qui est utilisée pour ses propriétés aromatiques et médicinales (stomachiques, toniques, etc.). Champavert (...) froissait dans sa main une branche de verveine. − Quelle odeur plus suave que cette verveine des Indes! (Borel, Champavert, 1833, p. 238).Il appliqua un cataplasme de blanc d'œuf et de verveine. Le jeune homme ne se sentit jamais de cet accident-là (Pourrat, Gaspard, 1925, p. 280). ♦ Verveine commune, officinale. Verveine qui croît spontanément en Europe, à fleurs blanches, rosées, violet pâle, en épi grêle. [Les Verbénacées] ne sont guère représentées en France que par la Verveine officinale (...) plante herbacée, à petites fleurs mauves, en épi lâche (Plantefol, Bot. et biol. végét., t. 2, 1931, p. 438). ♦ Verveine odorante, verveine citronnelle. Verveine originaire d'Amérique du Sud, cultivée dans le midi et l'ouest de la France, aux feuilles sécrétant une essence citronnée, à fleurs purpurines et odorantes. Elles cueillaient dans les prés (...) les grêles rameaux de la verveine odorante (A. France, Dieux ont soif, 1912, p. 127).V. fleurer ex. 2. MYTH. [Dans l'Antiq. romaine et gr., dans l'anc. Gaule] Plante sacrée (notamment la verveine officinale), utilisée dans les cérémonies religieuses, dans les conjurations magiques ou portée en signe de paix par les hérauts d'armes envoyés à l'ennemi. Je vois paroître Velléda (...). Ses cheveux blonds (...) étoient ornés d'une couronne de verveine, plante sacrée parmi les Druides (Chateaubr., Martyrs, t. 2, 1810, p. 83).Les Imperators (...) Bâtirent (...) le therme romain, Et Fabia Festa (...) A cueilli pour les Dieux la verveine ou la mauve (Heredia, Trophées, 1893, p. 83). B. − P. méton. 1. Infusion préparée avec de la verveine (officinale ou odorante). − (...) serez-vous assez bonne pour me préparer une tasse de n'importe quoi... Je sens que je m'en vais. − Voulez-vous de la verveine? du tilleul? (...) Il y a de l'eau bouillante à la cuisine (Gide, Caves, 1914, p. 765). 2. Parfum à base de verveine odorante. Odeur de verveine; sentir la verveine. Un frais parfum montait de la lettre: de la verveine (Dorgelès, Croix de bois, 1919, p. 258).V. humecter II B ex. de Montherlant. 3. Verveine du Velay. ,,Liqueur d'Auvergne (...) élaborée (...) à partir de 33 plantes, macérées vingt jours dans de l'eau-de-vie de vin, qui est ensuite redistillée`` (Sallé 1982). La verveine du Velay se boit pure, sur des glaçons ou en cocktail. Elle est réputée pour ses propriétés digestives (Sallé1982). Prononc. et Orth.: [vε
ʀvεn]. Ac. 1694: vervene; dep. 1718: -veine. Étymol. et Hist. 1. xiies. bot. (Gloss. de Tours, éd. L. Delisle ds Bibl. Éc. Chartes, 6esérie, t. 5, 1869, p. 331: verbena vel vervena, ro. vervaenna); 1259 jus de le vervainne (Remèdes pop. [ms. Cambrai 351, fol. 312 b], éd. A. Salmon ds Ét. rom. dédiées à G. Paris, 1891, p. 256); 2. a) 1826 infusion de verveine (Balzac, Physiol. mariage, p. 94); b) 1842 désigne le parfum (Banville, Cariat., p. 46); c) [1874, Gobineau, Pléiades, p. 74: l'absorption de certaines plantes infusées ou distillées, ainsi que la verveine] 1904 désigne la liqueur (Nouv. Lar. ill.). Du lat. verbēnnae, plur. « rameaux de laurier, d'olivier, de myrte, de verveine, réunis en faisceau, en bouquet » (soit pour frapper un traité, soit pour purifier, soit pour faire une infusion, une décoction [Celse], André Bot., p. 327); verbēnnae est devenu *vervēnnae p. assim. Fréq. abs. littér.: 125. |