| VERBALISER, verbe intrans. A. − Vx. Bavarder, palabrer. Dans les jardins déjà les groupes verbalisent (Laya, Ami loix, 1793, III, 1, p. 45).[Les religieuses de Port-Royal] verbalisent à tout propos; les haines contre les Noires vont s'attisant, et le langage même n'est pas toujours au-dessus de la trivialité (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 4, 1859, p. 117). B. − DR. Dresser un procès-verbal. Il y avait un agent de police qui verbalisait sur l'accident (Zola, Th. Raquin, 1867, p. 76).Sur ce que je l'avertis que j'allais verbaliser, il me répondit en criant: « Mort aux vaches! » (A. France, Crainquebille, 1904, p. 26). C. − PSYCHOL. S'exprimer au moyen du langage. [Certains psychiatres disaient] ne pas pouvoir prendre en charge un sujet incapable de verbaliser convenablement (Cl. Olievenstein, Il n'y a pas de drogués heureux, 1977ds Gilb. 1980). − Empl. trans. Exprimer quelque chose au moyen du langage. La psychanalyse constitue une tentative pour verbaliser l'inverbalisable puisque sa matière, l'activité mentale inconsciente, est intrinsèquement non verbale et est donc déformée par les formulations verbales (Rycr.1972). Prononc. et Orth.: [vε
ʀbalize], (il) verbalise [-li:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. [xvies.] « faire de grands discours inutiles et qui n'aboutissent à rien » (Vauq. de La Fresn. ds Delb. Rec. ds DG; n'a pu être vérifié] 1. 1668 « dresser un procès-verbal » (Racine, Plaideurs, II, 4); 2. 1967, trans., psychol. « extérioriser au moyen du langage » (R.-R. Held, Le Processus de guérison ds La Nef, no31, p. 19). Dér. de verbal*; suff. -iser*. Fréq. abs. littér.: 30. DÉR. 1. Verbalisateur, -trice, subst. et adj.,dr. (Celui, celle) qui verbalise, qui dresse un procès-verbal. L'opinion publique (...) s'en prend au corps de métier du fait de l'abus d'un seul agent verbalisateur (Barbusse, Feu, 1916, p. 129).− [vε
ʀbalizatœ:ʀ], fém. [-tʀis]. − 1reattest. 1875 (Gaz. des Trib. 2-3 août, p. 742, 2ecol. ds Littré Suppl.); de verbaliser, suff. -ateur, v. -eur2. 2. Verbalisation, subst. fém.a) Dr. Action de verbaliser. (Dict. xixeet xxes.). b) Psychol. Processus aboutissant à utiliser le langage pour s'exprimer (d'apr. Mucch. Psychol. 1969). c) Sémiot. Action d'exprimer par des mots ce qui appartient à un système signifiant non langagier. Verbalisation de l'image, des symptômes d'une maladie (ReySémiot.1979).− [vε
ʀbalizasjɔ
̃]. − 1resattest. 1842 (Ac. Compl.: Verbalisation. − pratique − Action de verbaliser), 1923 psychol. (G. Revault d'Allonnes, in Annales médico-psychol. ds Quem. DDL t. 29); de verbaliser, suff. -(a)tion*. BBG. − Quem. DDL t. 7 (s.v. verbalisation), 39 (et s.v. verbalisation). |